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318. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

On ne sera peut-être pas fâché, de trouver ici le discours remarquable que ce Philosophe leur tient à ce sujet.

319. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Malgré tous les avis des Carmelites, un cilice dont elle s’étoit couverte, ses résolutions, ses promesses, elle ne put tenir contre le poison du Spectacle. […] Le Prince fut assez sage pour venir à pied & faire tenir sa femme debout, & la comédie finit par la retraite de celui que la Princesse avoit fait sortir des coulisses. […] Elle est si flattée de cette souveraineté de théatre, que, malgré sa délicatesse, sa grossesse, ses couches, elle tient tous les jours le conseil d’Etat dans sa chambre, elle gouverne dans son lit, elle y forge & lance les foudres, comme Vulcain & Jupiter à l’Opéra. […] La ville de Bordeaux enthousiasmée venoit de tenir sur les fonts de Baptême un petit Prince de Condé, qu’on avoit nommé Louis de Bordeaux, comme les Romains nommoient leurs libérateurs, Scipion l’Afriquain, &c.

320. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

La constance à tenir sa parole ? […] Enfin vous vous en tenez aux préceptes : vous écartez bien loin les exemples. […] C’est un assemblage, un je ne sçai-quoi, qui tient des productions extraordinaires de la nature. […] Je m’en tiens là. […] La Volupté semble leur tenir ce langage, « Cueillez les fleurs du Printems : ornez-en vos têtes : n’attendez pas qu’elles se fanent : ne portez point des yeux inquiets sur l’avenir ; joüissez du présent.

321. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Aujourd’hui, la Danse est corrigée comme le Drame ; elle n’est plus que l’école des bienséances & des beaux mouvemens : & cependant les Misomimes tiennent toujours le même langage ; leur zèle amer ne cherche qu’à détruire ; tout ce qu’ils voient leur déplaît ; ils n’approuvent que ce qui n’est plus. […] Ce sont des Citoyens, des fils, des frères, des amis, auxquels la satisfaction d’être applaudis par leurs Concitoyens, tient lieu d’appointement ; ce sont des jeunes-gens, en un mot, qui, par des exercices utiles, achèvent leur éducation. […] Or le Monologue est très-avantageux à la Musique ; au-lieu que le Dialogue chantant, à moins qu’il ne soit vif & coupé, est d’un traînant desagréable : l’Acteur qui occupe seul la Scène donne plus de plaisir, parce que le Spectateur n’est pas distrait par un personnage écoutant, presque toujours embarrassé de lui-même tandis que celui qui tient la parole gazouille agréablement. […] Cependant comme le plaisir trop continu cesserait d’être un plaisir, il faut des Entr’actes, mais courts, sans contrastes, & qui tiennent au Drame par un fil caché. […] Un jeune Etranger en arrivant dans la Capitale, prenait à nos Spectacles un plaisir qui tenait de l’enchantement : un desir véhément de voir les enchanteurs & sur-tout les enchanteresses, les lui fit rechercher.

322. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Parmi tous les plaisirs du monde qui concourent à produire cet effet pernicieux, on doit ranger en première ligne les spectacles et les romans, car il n’y a rien de plus opposé à la vérité que ces productions futiles ; et l’esprit de Dieu étant un esprit de vérité, rejette tout ce qui tient aux vanités du monde. […] Il est surtout un argument spécieux contre lequel ils doivent se tenir en garde : on leur dira qu’on peut profiter à l’école du théâtre, et y puiser des principes de religion et de morale ; on leur parlera encore du mérite littéraire et de la connaissance du cœur humain qu’on trouve dans plusieurs de ces œuvres dramatiques, comme si ces avantages devaient compenser les blessures profondes et souvent mortelles que font ces représentations dangereuses, à l’innocence, à la pureté et à la religion ; pour nous, convaincus que la corruption s’appelle toujours la corruption, et que ce serait acheter trop chèrement les plaisirs d’une composition savante, ainsi que l’élégance et le goût littéraire, que de l’acheter au prix de notre innocence, prenons la résolution ferme et invariable de combattre le mal, de quelque masque qu’il se couvre, de quelques formes attrayantes qu’il se revête.

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