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55. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau, si Titus sacrifiait l’orgueil des Romains, tout injuste qu’il nous semble, au tendre et vertueux amour que nous ressentons avec lui. […] Ce mélange de faiblesse et de modestie le rend plus touchant et plus tendre. […] Dans tous les hommes, le désir tend au même but ; il y arrive, et il s’éteint, c’est la période de l’amour physique. […] L’amour tendre y est séduisant, mais l’amour passionné y est terrible. […] Ce n’est point le cœur qui mène à la débauche, et c’est le cœur, le cœur lui seul, qui reçoit les douces émotions d’un amour tendre et vertueux.

56. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

.° Sur-tout dans un âge tendre, susceptible de toute sorte d’impressions ; il faut écarter les mauvaises idées, les images licencieuses plus dangereuses pour une ame innocente. […] Les filles & les femmes, naturellement plus tendres, plus vaines, plus vives, plus passionnées, plus emportées, plus susceptibles de toute sorte d’impressions, y courent les plus grands risques. […] Melpomene n’y déclame pas, elle y rugit, & s’y avilit à force de barbarie ; elle ignore les bienséances, les passions tendres, les progrès naturels des sentimens & des actions, les nuances même des passions ; elle n’est pas fiere & sévere, mais brutale & féroce ; elle se précipite dans les excès. […] Au lieu de discours vertueux, elle tient des propos libres, & à Celin son amant, à qui elle dit les plus tendres douceurs, & à son propre pere, à qui elle explique les sentimens qu’il ignoroit, en fille sans pudeur : Ah Colin ! […] La tendre conversation est un peu troublée ; elle craint, elle frémit que son pere ne se réveille , & ne la trouve à une heure, dans une place, avec une compagnie assez indue.

57. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14

On y cherche ces expressions tendres, ces intrigues ingénieuses, ce jeu des passions d’autant plus séduisant qu’il paroîtra plus épuré.

58. (1675) Traité de la comédie « XXV.  » pp. 314-316

Mais il n'y a rien qui fasse mieux voir le danger de la Comédie, et combien elle est défendue aux Chrétiens, que l'opposition qu'elle a avec les principales dispositions dans lesquelles ils doivent tâcher de s'établir, et auxquelles ils doivent tendre, quoiqu ‘ils en soient encore éloignés par la faiblesse de leur vertu.

59. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

De nos aïeux il fut le tendre pere, De leurs enfans il est encor l’amour. […] La fille apporte à son heureux époux L’honneur pour dot & quinze ans pour parure Les nœuds d’Hymen resserrés par l’Amour Nous font chérir le tendre nom de mere, L’enfant se plaît à nourrir son vieux pere, Pour que son fils le nourrisse à son tour. […] Du Ravisseur de nos antiques droits, Auguste Reine, accourez nous défendre : Vous aimez tant à voir fleurir les loix, Et votre cœur est si bon, est si tendre. Du haut du Trône où le ciel aujourd’hui A vos côtés fait asseoir la justice, Daignez nous tendre une main protectrice. […] Elle se trahit à tout moment par ses ariettes galantes, par le détail de l’amour de Colin dans la romance, par ses allarmes sur le départ de son amant, l’éloge qu’elle en fait, l’embarras de ses réponses, le pardon qu’elle accorde à son amant, la conversation la plus tendre en duo, le duel à coups de poings qu’elle arrête, &c. tout ce manége de romans & d’opéra.

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