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422. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Un Comédien de son temps, qui ne jouoit que des rôles de femme, s’y étoit si fort accoutumé, que même chez lui & en habit d’homme, il avoit la contenance, le geste, la voix, le langage, tout l’extérieur d’une femme ; on le prenoit pour une femme habillée en homme. […] Elle passa depuis quelque temps dans le veuvage, & fut enfin reconnue par sa famille. […] Pendant ce temps-là les loix se taisent ; il est permis de se livrer à tous les plaisirs, le libertinage n’a plus de bornes, le vice marche tête levée. […] Pour exprimer ce double talent, un Peintre l’a représenté entre les deux Muses de la tragédie & de la comédie, ayant un air gai du côté de Thalie, & un air triste du côté de Melpomène, riant & pleurant à même temps ; & ce qu’il y a de singulier, ce n’est point un effort d’imagination, un trait de génie dans le Peintre, ce portrait ressemblant est fait d’après nature. […] Ganik regardé à même temps de profil par deux personnes à droit & à gauche, paroîtroit à l’un accablé de tristesse, à l’autre plein de joie.

423. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Attentif à profiter du goût des hommes pour les vanités du monde, il les leur présente sous la forme des Spectacles les plus séduisants, et il triomphe de leur défaite, dans le temps même qu’ils s’imaginent être à l’abri de ses fureurs et de ses traits. « Et ostendit ei omnia regna mundi, et gloriam eorum. […] Le Démon a tâché dans tous les temps de corrompre les âmes, et d’éblouir les esprits. […] Je ne vous dirai point ici, mes Frères, que vous privez les pauvres de leur substance, lorsque vous dépensez pour les Spectacles ; que vous perdez un temps dont toutes les minutes sont le prix même du sang de Jésus-Christ, et des moyens de salut ; que vous entraînez par votre exemple, des personnes qui se font peut-être un devoir de vous imiter ; et que, quand même les Spectacles ne vous feraient nulle impression, vous répondez devant le Seigneur du mal qu’ils peuvent causer à ceux qui vous suivent, ou que vous y conduisez. […] Y aurait-il donc un double Evangile, l’un pour ces temps-là, et l’autre pour ceux-ci ? […] En effet le temps de la Confession arrive, et comme on sent qu’on ne veut pas interrompre la coutume d’aller au Théâtre, on s’éloigne des Sacrements, et l’on finit par n’en plus recevoir ; mais, afin que les remords ne viennent pas troubler les plaisirs, ni la fausse sécurité dans laquelle on veut vivre, on cherche avec avidité, soit dans les livres des impies, soit dans leurs discours, des prétextes pour ne plus rien croire.

424. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VIII. » pp. 42-43

C’est la coutume que les Pères Confesseurs ont introduite depuis quelque temps, que d’autres plus scrupuleux qu’eux ne jugeraient peut-être pas fort Canonique.

425. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XII. De l’autorité des Pères.  » pp. 49-51

Je dirai seulement, que c’est les lire trop négligemment, que d’assurer comme fait l’auteur, qu’ils ne blâment dans les spectacles de leur temps, que l’idolâtrie et les scandaleuses et manifestes impudicités.

426. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Il m’accuse enfin, mais bien gratuitement, sans le prouver et d’une manière vague et irréfléchie, de confondre les temps et les lieux.

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