C’était saper le théâtre par le fondement et lui ôter jusqu’aux acteurs, loin de lui laisser des spectateurs oisifs. […] Le spectateur entrait aussi dans le même esprit : il louait et admirait un comédien qui lui causait ces émotions ; ce qui, continue-t-il, n’est autre chose « que d’arroser de mauvaises herbes qu’il fallait laisser entièrement dessécher ».
Elles ne seraient guère propres à divertir les spectateurs. […] S’il se trouve parmi les spectateurs un malheureux réduit au désespoir, ou qui, au premier jour, se trouvera dans cette affreuse situation, n’est-il pas à craindre que l’exemple de tant de héros, qu’il a vus se délivrer de la vie, ne se retrace dans son imagination, et ne le porte à cette fatale extrémitéan », suivant cette maxime que Voltaire met dans la bouche de Mérope : « Quand on a tout perdu, quand on n’a plus d’espoir, La vie est un opprobre et la mort un devoir. » an.
Ce qui rend l'image des passions que les Comédies nous proposent plus dangereuse, c'est que les Poètes pour les rendre agréables sont obligés, non seulement de les représenter d'une manière fort vive, mais aussi de les dépouiller de ce qu'elles ont de plus horrible, et de les farder tellement par l'adresse de leur esprit, qu'au lieu d'attirer la haine et l'aversion des spectateurs, elles attirent au contraire leur affection; de sorte qu'une passion qui ne pourrait causer que de l'horreur, si elle était représentée telle qu'elle est, devient aimable par la manière ingénieuse dont elle est exprimée. […] Cependant cette même disposition d'esprit si criminelle en soi n'a rien d'horrible lorsqu'elle est revêtue de ces ornements; et les spectateurs sont plus portés à aimer cette furieuse qu'à la haïr.
Ce qui rend encore plus dangereuse l'image des passions que les Comédies nous proposent, c'est que les Poètes pour les rendre agréables sont obligés, non seulement de les représenter d'une manière fort vive, mais aussi de les dépouiller de ce qu'elles ont de plus horrible, et de les farder tellement par l'adresse de leur esprit, qu'au lieu d'attirer la haine et l'aversion des spectateurs, elles attirent au contraire leur affection. […] Cependant cette même disposition d'esprit, si criminelle en soi, n'a rien d'horrible lorsqu'elle est revêtue de ces ornements: et les spectateurs sont plus portés à aimer cette furieuse qu'à la haïr.
Ces jeux de prix Grégeoisu, ou en chants, ou en instruments de musique, ou en voix, ou en forces, ont pour leurs chefs, divers diables : et toute autre chose qui émeut et attire les yeux des Spectateurs, ou attraitv les oreilles, si on regarde son origine et institution, on trouvera que la cause est ou une Idole, ou un diable, ou un mort. […] On nourrit en délices une bête cruelle, pour le supplice d’un homme, afin qu’à la vue des Spectateurs, elle s’effarouche plus cruellement : on instruit une bête, laquelle par aventure eût été plus douce de sa nature, si on ne lui eût baillé quelque gouverneur pour la rendre plus cruelle. […] En voici un autre qui saute tout nu, un autre à force de bras jette en haut une boule d’airain, toute telle gloire est folie, Qu’il n’y ait nul spectateur, il n’y aura nul joueur.et pour dire en un mot, qu’il n’y ait point de Spectateur, tout ira en fumée. […] Qu’il n’y ait nul spectateur, il n’y aura nul joueur.