Qui voudrait soutenir qu’un laboureur, ou un jardinier fussent dans le déshonneur, d’autant qu’ils ne pourraient se voir dans un emploi considérable ? […] D’alléguer ici l’opinion de Platon, GUILLOT-GORJU qui a lu ses livres aussi bien que d’autres, dit et soutient que c’est alléguer la turpitude de cet Auteur ; et par conséquent non recevable. […] Que si on veut fonder ce déshonneur sur le plaisir que la Comédie engendre naturellement, c’est ne connaître pas l’essence du plaisir et très mal raisonner : car GUILLOT-GORJU au contraire soutient que c’est le plaisir qui rend la Comédie agréable et louable, sans lequel elle n’aurait rien pour la distinguer des actions pénibles et sérieuses.
Il est le premier, et il n’en faut pas douter, à condamner le zèle indiscret et fanatique de certains prêtres séculiers et réguliers qui, plus ultramontains que les papes eux-mêmes, soutiennent avec tant d’orgueil et d’acharnement, que le père spirituel de la chrétienté, est sur terre au-dessus de tous les gouvernements, et qu’il peut disposer du trône et de la vie des souverains. […] Cette société ambitieuse et sans cesse agissante a tout osé, car elle a renversé de fond en comble la religion chrétienne pour y substituer une nouvelle religion de son invention, une religion jésuitique, mais infâme, car leurs maximes favorites sont, que la religion ne peut se soutenir et triompher, que par le pouvoir absolu et les richesses, que par la force, la terreur et les supplices, et enfin, que par les crimes les plus odieux, en soutenant que ces crimes deviennent des vertus, lorsqu’étant commis avec une direction d’intention, ils ont pour but l’intérêt de la religion et de la gloire de Dieu. […] C’est alors que sous prétexte de faire observer par contrainte, les pratiques religieuses, ils mettraient en action leur principe favori, que la religion ne peut se soutenir que par la force et la terreur, tandis qu’elle ne doit obtenir de succès, que par la persuasion, la douceur, l’humilité et la charité.
Mais son opinion est bien expliquée et bien soutenue ; il n’oublie rien de ce qui peut servir à sa cause, et à quelques endroits près, cette dissertation est fort raisonnable ; mais je ne sais s’il était expédient de la faire imprimer.
Nous n’avons garde de dire avec l’auteur du Comédien, « que le Théâtre François se passe aisément des décorations ; que la vérité des Scènes & des discours, soutenue de la vérité du jeu des Acteurs, subjugue quelquefois tellement notre imagination, que nous ne prenons pas garde à la maniere dont la salle est décorée ». […] Cela arrive sans doute, mais cet abus est une atteinte formelle à l’art & à l’illusion qu’il doit soutenir sans cesse.
) Si vous vous êtes jusqu’à présent adressée aux Ministres de l’Eglise, parlez à la Loi & à ses Ministres, (pag. 32,) c’est-à-dire : Vous devez m’interroger : je suis l’organe de la Loi que je veux soutenir contre une autorité étrangere. […] J’aime mieux attribuer au défaut de mémoire l’omission que je vous reproche : vous avez oublié une partie du Cathéchisme que vos parens chrétiens n’ont pas négligé de vous inculquer dès l’enfance ; ce grand nombre de Vers que vous sçavez par routine se trouveroit embarrassé des maximes de notre sainte Religion ; c’est un contraste qu’on ne peut soutenir long-temps, & l’on retient plus volontiers les choses dont le poids est moins pénible.