, aiment la vérité, lorsqu’elle leur montre sa lumière, et qu’elle brille à leurs yeux, et ils la haïssent, lorsqu’elle leur représente leurs défauts, et qu’elle les pique jusqu’au vif ; ils l’embrassent, lorsqu’elle leur découvre ses agréments et sa beauté, et ils ne la peuvent souffrir ; lorsqu’elle les découvre à eux-mêmes, parce qu’elles veulent asservir cette vérité à leurs affections, et non pas leurs affections à la vérité, et que l’amour de l’amour-propre l’emporte sur l’amour de la vérité. […] Cependant c’est cet orgueil et cette complaisance, qui gâta tellement l’esprit du premier Angeh, que Dieu ne le peuti souffrir un moment en sa présence. […] Je n’ose pas vous parler des offenses que souffre la pudeur ; j’ai cru néanmoins qu’il n’était pas mal à propos de vous en dire quelque chose qui vous fasse mieux juger des injures qu’on y fait à cette vertu. […] Vous ne manquerez pas de répondre, qu’on prend bien garde à ces excès, et qu’on ne souffre pas de semblables familiarités. […] J’avoue que vous sentirez des peines par les respects humains, et par la contradiction, que vos inclinations y apporteront : mais la liberté des Enfants de Dieu mérite bien que vous souffriez cette peine pour l’obtenir : le Ciel ne se donne pas pour rien, il faut l’acheter bien cher ; les pénitents l’ont acheté aux dépens de leurs larmes, et les Martyrs l’ont payé de leur vie et de leur sang.
sa sage délicatesse, son zèle, sa religion souffrirait-elle cette profanation et ce scandale ? […] Cette délicatesse d’un Clergé si respectable lui fait honneur, on la porte jusqu’à ne pas recevoir le pain béni de la main des Comédiens quand ils le font offrir, on ne les invite pas à le présenter, on ne souffre pas qu’ils le fassent donner par d’autres, comme on le tolère ailleurs. […] Il est surprenant que ces Religieux aient souffert dans leur Eglise ni le corps, ni le buste, ni le mausolée ; ils l’ont fait sans doute parce que Lully ayant été reçu Secrétaire du Roi, il était censé avoir renoncé à l’Opéra, et l’avait en effet promis lors de l’enregistrement de ses provisions. […] Il n’y a pas deux avis là-dessus ; les Casuistes même relâchés qui pourraient souffrir qu’on aille à la comédie, n’ont jamais toléré le métier de Comédien. […] La loi peut-elle souffrir qu’on aille aux pieds des autels vouer un engagement pour le rompre, donner sa foi pour y manquer, s’engager pour tromper, faire devant un Pasteur une vaine cérémonie dans les plus redoutables mystères pour les profaner, et qu’il suffise, pour jouir de son crime, d’avoir assez de témérité pour s’accuser d’imposture ?
Mais l’amour ne paroît sur la scène, que comme une belle, comme une noble foiblesse ; comme la foiblesse des Héros, des Héroïnes ; enfin comme une foiblesse si artificieusement changée en vertu, qu’on l’admire ; qu’on lui applaudit sur tous les Théâtres ; & qu’elle doit faire une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut souffrir de Spectacles où non-seulement elle ne soit, mais encore où elle ne régne & où elle n’anime toute l’action.
« Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions, Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
il fait de cette entreprise, partie de son ministère, et a la témérité non seulement de souffrir que sa Lettre soit jointe au recueil des Comédies de son Ami, mais encore d’en distribuer lui-même des copies, et de tâcher ainsi à se mettre en crédit aux dépens de la Théologie et de la Religion. […] Si tous les hommes étaient aussi éclairés que lui, il ne serait pas surprenant qu’il exigeât cela de tous : mais puisque la plupart manquent de lumière, et ne peuvent pas toujours discerner entre le bien et le mal, qu’il souffre que l’Ecriture le discerne pour eux, qu’ils s’en tiennent à ce qu’elle ordonne, et qu’ils jugent qu’une chose est mauvaise quand l’Ecriture la défend. […] L'illustre Prélat qui gouverne ce grand Diocèse, la souffrirait-il ? […] Pourquoi se trouve-t-il si peu de gens qui s’appliquent à distinguer ce qui est comme un remède au corps politique, d’avec ce que la Religion que nous professons peut souffrir ? […] Mais la Religion est toute pure et toute sainte ; elle n’a jamais souffert et ne souffrira jamais aucun mal.