On eut même l’imprudence de les faire dans un temps que le Roi dangereusement malade, venoit de souffrir l’opération de la fistule ; étoit-ce le temps de donner des fêtes ? […] les coupables sont punis corporellement, leurs biens sont saisis & distribués en bonnes œuvres, & leur maison vendue d’autorité publique, quand même ils n’en seroient que locataires, si le propriétaire en a été instruit & l’a souffert.
On souffre, on est révolté, lorsqu’au milieu d’une Scène tous les personnages, & ceux qui les observent, se trouvent transportés dans un endroit nouveau. […] Ceux qui tiennent pour Rameau, s’écrient que la musique de Lully est pitoyable ; leurs clameurs se font quelquefois entendre tandis qu’on éxécute les chefs-d’œuvres qu’ils ne peuvent souffrir.
14) être citoyen sans être fidéle, en France où la seule Religion Catholique est soufferte ; & si vous permettez à l’Eglise, sans le concours des Magistrats, d’excommunier publiquement le fidéle, les effets de cette sorte d’Excommunication influent nécessairement sur le citoyen : par conséquent vous faites dépendre l’Etat des volontés de l’Eglise.
Or, ou le Théâtre est mauvais de sa nature, ou non ; s’il est vicieux, pourquoi le souffrir dans les Colléges, & s’il est indifférent, d’où vient l’improuver dans les Comédiens ?
On ne souffrit plus enfin sur la Scène, Judas, Pilate ni les Apôtres, parce qu’on ne courut plus briguer l’honneur de se faire empaler par les Turcs.