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69. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Si Saint Augustin s’accuse dans ses Confessions (ce Livre immortel qu’on ne peut trop lire, ni trop méditer) d’avoir répandu des pleurs sur le sort de l’infortunée Didon ; s’il en demande pardon à Dieu dans toute l’amertume de son cœur, et à la face de tout l’Univers, comment justifierez-vous les larmes que vous versez continuellement au Théâtre ? […] Lorsque vous sortez du Spectacle, dit Saint Chrysostome, et que vous revenez dans vos maisons, brûlant du feu de cette concupiscence que le Théâtre a allumé dans vos veines, vous méprisez une femme sage et modeste, et vous n’êtes remplis que des airs lascifs que vous avez entendus : que des visages immodestes que vous avez vus ; que des leçons de vanité qu’on vous a données. […] Ouvrez les yeux, sortez de votre léthargie, reprenez les sentiments de foi dont vous vous êtes malheureusement dépouillés, et vous reconnaîtrez que ces spectacles que vous excusez avec une espèce de frénésie, sont l’antipode du Christianisme, et que c’est le comble de l’impiété et de la folie de vouloir les justifier comme n’étant contraires ni à l’Evangile ni aux bonnes mœurs. […] qu’importe à l’humanité, mes Frères, qu’on pleure la mort de César ; qu’on s’afflige des malheurs d’Iphigénie ; qu’on plaigne le sort d’Andromaque ; qu’on gémisse sur des infortunes Romanesques, si l’on est insensible aux maux de son prochain ; si, au sortir même du Théâtre, on brusque les pauvres au lieu de les assister ; si l’on envisage d’un œil sec les misères qui les environnent et les plaies qui les couvrent ?

70. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Ainsi il fit construire des machines, qui servoient à faire sortir une Ombre des Enfers, ou à faire descendre un Dieu du Ciel, d’où vint le proverbe, un Dieu de la machine. […] Ils prêtoient serment de juger avec équité ; cependant comme ces Juges étoient tirés au sort, qui pouvoit tomber sur des ignorans, les couronnes n’étoient pas toujours bien distribuées. […] Ils ne furent pas, comme à l’ordinaire, tirés au sort. […] Euripide eut le sort d’Eschyle.

71. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Elle fut jouée par les Petits Comédiens, & encore fallut-il un ordre de Mrs les Gentils-Hommes de la Chambre…… Mérope depuis essuya le même sort. […] Il est sorti peu de Poëmes de la plume de nos Auteurs, dont ils n’ayent espéré un grand succès.

72. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Si les Grands se déclarent pour les premieres, la toile respirera pour elles ; les atteliers deviendront comme des asyles de la vertu : & l’innocence impatiente en quelque forte de sortir du sein du marbre, sourira au ciseau de l’Artiste qui l’aura embellie. […] Polieucte donneroit des héros à la Religion ; Esther inspireroit l’amour du Très-haut ; Athalie attacheroit au sang du Trône ; la mort de Pompée, de César feroit déplorer les vicissitudes du sort, & détacheroit de la fortune.

73. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

On fait agir plusieurs Acteurs dans un Drame ; mais un seul est dominant ; c’est pour lui que les autres paraissent sur la Sçène ; ils servent à le faire sortir d’avantage. […] d’ailleurs, les Poètes Dramatiques tiraient du contraste plusieurs avantages ; ils fesaient sortir avec force le principal caractère mis en action ; il semble qu’on en sentait un peu plus le ridicule ou le mérite.

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