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90. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VI. Des Courses de Bague, & des Testes. » pp. 188-190

Ces deux malices obligeront le Cavalier à deux soins : le premier, à faire gayement & hardiment franchir à son Cheval le Fossé & la Barriere, & à se tenir si ferme, & conserver si bien sa mire, que nonobstant ces deux interruptions il donne juste ou dans la Bague ou dans les Testes.

91. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Nous éloignons avec soin les mêmes chûtes de phrases, les mêmes sons. […] Je n’éxamine pas si elle est plus accentuée que la nôtre ; il est certain que nous avons aussi un grand nombre de Sillabes longues & brèves, que les personnes qui parlent bien ont soin de faire sentir, & que les Auteurs de nos jours commencent à marquer dans leurs Ouvrages, en employant fréquemment les accens ou les signes qui indiquent la manière de prononcer les mots. […] Les habiles gens que j’ai eu soin de consulter, m’ont tous répondu, qu’on sentait bien ce que notre Mélodie & nos Accompagnemens avaient de particulier ; mais qu’on ne saurait l’exprimer. […] Disons à la louange des Italiens, que leurs accompagnemens ne couvrent pas les voix autant que les nôtres ; ils ont soin que la voix soit toujours de beaucoup au-dessus des instrumens.

92. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Qu’une Dame, dont la malheureuse tâche est de se faire aimer jusqu’à la passion, qui n’est pas honteuse de permettre cent legéres libertés ; qu’une Dame, dont les yeux, les paroles, les habits, l’air vain & coquet cinquante fois par jour étudié au miroir montrent, qu’elle n’a aucun soin de son salut, aille à la Comedie : elle ne sera coupable que de ses propres pechés : mais celles, que vous me peignez en vôtre lettre, ont assez de reputation de vertu, pour servir par leur exemple de prétexte aux autres, qui s’exposent évidemment au peché : & par consequent on ne peut plus doûter qu’elles ne pechent, quand elles vont à la Comedie ; & que les Anges Gardiens des personnes, auxquelles elles auront été une occasion de chute, n’en demandent un jour vengeance à la Justice Divine. […] A-t-elle soin de prier Dieu le matin & le soir ? Dieu par sa grace se trouve auprés d’elle les matins pour entendre de sa bouche quelque sacrifice, & être le depositaire des premiers soins de chaque jour : tourne-t-elle aussi le cœur vers lui pour l’offrir au Créateur ? […] quelles sont ordinairement ses premieres pensées, & son premier soin ?

93. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

La vengeance n’est-elle pas encore représentée dans Cornélie comme un effet de la piété, et de la fidélité conjugale, jointe à la force et à la fermeté Romaine, au troisième Acte de la mort de Pompée, Scène quatrième, lors qu’elle dit à César : « C’est là que tu verras sur la terre et sur l’onde, Le débris de Pharsale armer un autre monde : Et c’est là que j’irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs ; Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu’ils suivent au combat, des urnes au lieu d’Aigles, Et que ce triste objet porte à leur souvenir, Les soins de me venger, et ceux de te punir. » « On ne peut pas dire qu’en cet endroit le Poète ait voulu donner de l’horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune ; au contraire c’est par cette vengeance qu’il prétend rendre Cornélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque. […] Ayez un soin tout particulier d’empêcher vos Enfants d’apprendre des chansons mondaines. […] Car si quelqu’un vous priait au contraire de lui dire quelqu’une de ces Chansons infâmes, et de ces Odes honteuses et diaboliques, il s’en trouverait plusieurs qui les auraient apprises avec soin, et qui les réciteraient avec plaisir. […] Quel soin les pères et les mères ne doivent-ils donc pas avoir, de préserver leurs enfants de cette peste qui corrompt presque tout le monde ?

94. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

La Comedie est un divertissement, qui flatte les sens ; on y passe agréablement quelques heures, elle fait succeder la joye & les ris aux soins épineux & desagréables qu’on trouve chez lui ; & on s’y delasse de la fatigue, qui incommode dans le menage. […] Ces Chrêtiens du cinquiéme siécle se plaiserent aux spectacles que les paiens avoient inventés ; mais ils eurent soin de rectifier leur intention, & d’y assister à la Chrêtienne ; cependant le zelé Prêtre les traita encore comme des Apostats de la Foi : & en les traittant de la sorte, il nous fit connoître, que les spectacles de la Comedie ne peuvent jamais être rectifiés par l’intention la plus pure : non, Madame, aucune intention ne leur otera la malice, qui leur est propre ; & ce sera toûjours une injure à Dieu, que d’y assister.

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