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242. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Ce lui est une peine insupportable d’être obligée de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si court et si précieux, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser. […] Si, en parlant des duellistes, on les qualifiait, comme ils le méritent, de fous et de furieux ; si l’idole fantastique qu’ils appellent l’honneur n’était représentée que comme une chimère et une extravagance, si on avait soin de ne peindre la vengeance que sous les couleurs d’une action lâche et cruelle, nul doute que l’on n’accoutumât les hommes à moins de susceptibilité ; mais ce qui contribue à exaspérer les esprits et à les rendre enclins à la vengeance, c’est l’opinion accréditée qu’il y a de la lâcheté à supporter un affront.

243. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

De plus l’Ecriture recommande d’éviter avec soin les mauvais entretiens, même particuliers, à cause qu’il est facile de s’y laisser corrompre : 1.  […] Parce que l’espérance de remporter quelques-uns des prix, qu’on y distribue à la fin à ceux qui les ont mérités, les porte à étudier avec plus de soin. 4°. 

244. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Je n’ai rien à dire non plus contre l’amour de Plisthène et de Théodamie ; c’est plutôt l’effet d’une sympathie naturelle, qu’une véritable passion ; puisqu’il se trouve à la fin qu’ils sont frère et sœur : cependant cet amour a servi infiniment à l’Auteur, que je trouve très louable de l’avoir imaginé, et encore plus d’en avoir sû faire un si bon usage : car, outre qu’il n’offre rien qui blesse la bienséance la plus austère, les deux Amants sont d’ailleurs occupés de motifs trop importants pour s’amuser à filer des Scènes de tendresse ; aussi l’Auteur les a-t-il évitées avec grand soin, et ne s’est servi de l’amour que pour donner plus de force à la compassion de Plisthène, qui sans cela ne devrait s’intéresser que médiocrement à la vie du père de Théodamie, ne sachant pas qu’il fût aussi le sien. […] Dans Titus et dans Tiberinus, l’amour de la Patrie, ce qu’ils doivent à leur père, le soin de leur propre gloire, tout est faible et impuissant contre l’excessive passion qui les domine et qui subjugue leur cœur et leur esprit : cette passion est punie, comme elle le mérite, par la mort des deux frères ; et c’est là le cas unique où l’on peut, sans risque, la représenter sur le Théâtre.

245. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

je l’ai dit : quelques mondains, c’est-a-dire, un certain nombre des gens libertins, amateurs d’eux-mêmes ; & idolátres de leurs plaisirs ; de gens sans étude, sans connoissance, sans attention à leur Salut, de femmes vaines, dont toute la science se reduit à une parure, dont tout le desir est de paroître, & de se faire remarquer, dont tout le soin est de charmer le tems, & de se tenir en garde contre l’ennemi qui les surprend, dès que l’amusement leur manque, & qu’elles sont hors de la bagatelle ; mais ce qu’il y a souvent de plus déplorable, dont la passion cherche a se nourir & a s’allumer, lorsqu’il faudroit tout mettre en œuvre pour l’amortir & pour l’éteindre.

246. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

que Roscius avait instruit à bien jouer la Comédie, et qui par ses soins s'était mis en grande réputation, il ajoute que ce n'est pas une chose fort facile qu'un méchant Histrion devienne un bon Comédien.

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