Vous savez faire quelques vers, dialoguer une scène, prononcer avec grâce ; à quoi vous servent ces talents pour la société ? […] Il n’avait pas sans doute, appris ce beau dédommagement dans la célèbre société qu’il quitta. […] Dans la religion, c’est la folie des esprits forts ; dans les sciences, la vanité des demi-savants ; dans la société, la hauteur et l’indépendance. […] Serait-ce un bien dans la société de voir manœuvrer des voleurs, parce qu’il y a des gibets ? […] Cette liberté de répandre sur tout le vernis du ridicule, s’allie-t-elle avec les sentiments que l’intérêt de la société demande que nous conservions les uns pour les autres ?
Le précis historique des trois âges des comédiens ; leur état chez les Grecs et les Romains, et leur institution légale en France ; leurs privilèges sur les autres classes de la société, quant à la noblesse ; Leurs droits à exercer leur profession, sans que le clergé soit fondé à exiger leur abjuration et à leur faire le refus de sépulture.
Je m’étonne que le corps de la comédie Françoise, & après lui les Italiens, les théatres de province, les théatres de société, & le corps des Maîtres à danser, ne se soient aussi décorés du nom d’Académie dramatique, Académie de Thalie, de Terpsichore, &c. […] Quelque variété, quelque activité qu’y jette le désir de plaire, tout cela est borné dans la société, assez lent & assez uniforme ; l’effet dépend beaucoup du hasard. […] Bien plus, dans la société, quoiqu’on puisse être en contraste avec d’autres, plus ou moins belle, & gagner dans la comparaison, dans la société on ne figure proprement avec personne ; mais dans la danse théatrale on est plusieurs ensemble qui se cherchant, se fuyant, s’entrelassant, symmétrisant, étalant à la fois plusieurs corps avec leurs beautés, se donnent un jour mutuel par leur opposition ou leur rapport, & les font circuler rapidement.
La nature étant la même par-tout, & dans tous les hommes, savans & ignorans, grands & petits, peuple & non peuple, il n’était pas possible qu’avec le tems, les Spectacles n’eussent pas lieu dans la société humaine : mais de quelle espèce devaient-ils être, pour faire la plus grande impression de plaisir ? […] Nous en sacrifions tant à vivre inutiles, malheureuses… Ne verra-t-on prospérer que les Etablissemens destructifs de la société ! […] Il est presqu’impossible que ceux qu’on avilie, qui font un état à part dans la société, se respectent eux-mêmes. […] Il y a dans les Indes une Religion qui défend comme des crimes les plaisirs les plus innocens ; qui force les hommes dont elle s’est une fois rendue maitresse, à vivre dans la terreur, l’angoisse, les gémissemens ; qui, sous prétexte d’une félicité plus qu’incertaine, charge ses aveugles Sectaires de pratiques difficiles, déraisonnables, contraires à la nature, & destructives de la société.
Quelle estime peuvent concevoir, pour des femmes honnêtes, des gens habitués à ne faire société qu’avec les complices de leurs déréglemens ? […] Sans scrupule & sans remords, il renverse d’un seul coup, pour parvenir à ses fins, la base sur laquelle pose l’édifice de la société humaine. […] La Comédie attache l’homme vicieux & l’homme ridicule à la société qu’ils corrompent & qu’ils ennuyent. […] Mais en cela ils se trompent : la vie licencieuse de quelques Acteurs & Actrices, n’est pas plus le crime du Théatre, que les désordres de quelques membres d’une autre société quelconque ne sont le crime de cette même société. […] Les mœurs ne sont pas seulement l’ornement d’un Etat, elles sont le gage le plus sûr du bonheur de la société, et le plus ferme appui de la puissance de ceux qui gouvernent.