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100. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Il faut être étrangement prévenu contre ses contemporains, pour s’imaginer qu’ils ne seroient pas capables de connoître & de sentir les beautés des Ouvrages du Sophocle François, s’ils n’étoient appuyés de l’autorité de leurs ancêtres. […] Comme vous avez senti la foiblesse des preuves qu’il vous étoit possible de tirer des exemples, que vous aviez cependant choisis vous-même, vous vous êtes fabriqué de nouvelles armes. […] Je craindrois de vous refuter sérieusement, & je veux croire que vous sentez toute la fausseté de ce qu’une effervescence momentanée vous a fait écrire contre cette aimable moitié du genre humain. […] On s’attache au Theatre à nous faire distinguer les vieillards estimables, des imbecilles, des Gerontes, dont la Comedie nous fait sentir les défauts : on apprend à ne leur pas ressembler, & à nous défier de toute erreur à laquelle l’autorité de l’âge pourroit donner un ton imposant. […] C’est à cette flexibilité des ames qui sentent avec force & rapidité, qu’on doit l’excellence des arts.

101. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Nous n’en parlons que pour faire sentir les excès du Tartuffe. […] Le triste ennemi des plaisirs sent aussi le Dieu qui les donne. […] Toi, qui fait végéter & sentir la matiere. Ce feu qui fait sentir & vivre la matière. Tout se meut, s’organise, & sent son existence.

102. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467

Quand on ne sent donc pas la même aversion pour les folles amours et les autres dérèglements que l'on représente dans les Comédies, et qu'on prend plaisir à les envisager, c'est une marque qu'on ne les haït pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices, qui naît de la corruption de notre cœur.

103. (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292

Quand on ne sent donc pas la même aversion pour les folles amours, et les autres dérèglements qu'on représente dans les Comédies, et qu'on prend plaisir à les regarder, c'est une marque qu'on ne les hait pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices, qui naît de la corruption de notre cœur.

104. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Je suis très-assuré que vous avez senti ces vérités comme moi. […] Electre y dit qu’elle se sent capable de tuer sa mere de sa propre main. […] Il a donc senti que sa qualité d’honnête homme étoit altérée par des défauts. […] Il n’est pas difficile d’en sentir la raison. […] Vous sentiez bien que vous le méritiez.

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