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35. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Oui, mes chers Auditeurs, il le devait selon nos vues humaines, c’est-à-dire, selon les vues faibles et bornées de la fausse prudence de la chair : mais les vues de la sagesse divine sont bien supérieures aux nôtres, et pour l’accomplissement des desseins de Dieu à l’avantage de ses élus, il fallait qu’ils renonçassent aux divertissements du monde, parce que si les apparences en sont belles et les dehors engageants, la fin en est malheureuse, et qu’ils mènent à la perdition. […] Les uns éclairés de la véritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, les réprouvent ; les autres trompés par les fausses lumieres d’une prudence charnelle, les justifient ou s’efforcent de les justifier. […] Je ne dis pas que ç’a été la morale de gens foibles et instruits, bornés dans leurs vues et timides ou précipités dans leurs décisions : outre leur sainteté qui nous les rend vénérables, nous sçavons que c’étoient les premiers génies du monde ; nous avons en main leurs écrits, et nous y voyons la sublimité de leur sagesse, la pénétration de leur esprit, la profondeur et l’étendue de leur érudition. […] Il faut être sage ; mais il faut l’être avec sobriété, dit saint Paul, et qui l’est trop, ne l’est point du tout, parce que la sagesse est essentiellement un état de raison, et par conséquent de modération. […] Peut-être même quelques-uns, par une sagesse forcée, et cédant à la nécessité, ont-ils enfin dans ces années dures et stériles apporté quelque tempérament à leur jeu ; mais ce tempérament suffit-il ?

36. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Les Avis à son fils & à sa fille, sous un air empesé, peut-être trop sententieux, sont pleins de sagesse ; mais elle n’est pas suspecte de bigoterie. […] Châtiment juste, pénitence utile : Dieu approuva la sagesse des précautions que prit & qu’enseigne le premier pécheur à tous ses enfans. […] La crainte de Dieu, commencement de la sagesse, est inséparable de la modestie, qui en est le fruit : qui craint Dieu oseroit-il se montrer dans un état que la bienséance désavoue ? […] Tel est le langage des impies dans le livre de la Sagesse : Enivrons-nous de ces objets voluptueux : Inebriemur uberibus. […] Mais le sein ne dit rien à l’esprit, & n’impose point au cœur ; il ne présente ni gravité, ni modestie, ni autorité, ni sagesse ; il n’offre qu’un objet sensuel, qui n’est bon, s’il est découvert, qu’à faire naître des pensées déshonnêtes, de mauvais désirs, des impressions criminelles, & enivrer de volupté.

37. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Nous avons vu dans le chapitre précédent les effets de cette infamie sur les successions, les mariages et les charges publiques ; nous allons dans celui-ci parcourir les autres branches de cet arbre funeste qui les couvre de son ombre, tandis qu’ils habitent le terrain maudit où la main de la sagesse et de la décence l’ont planté. […]  20.), demande pourquoi les Comédiens ont toujours de mauvaises mœurs, comme il avait demandé dans un autre problème pourquoi l’eau de la mer est salée, il répond, parce que ces gens-là ne connaissent point l’étude de la sagesse, et ne sont occupés que de l’incontinence : « Cur Histriones improbri moribus sunt, quia non se dedunt studio sapientiæ, et incontinentiæ operam dant. » Leurs apologistes même (Marmontel, Fagan…) en conviennent, et ne se défendent que sur la pauvreté des Actrices, qui n’ayant pas de quoi s’entretenir honnêtement, sont forcées par la misère d’employer toute sorte de moyens. […] Leur piété, leur sagesse, si l’on pouvait en avoir, quand on prend ce parti, seraient bientôt évanouies. […] Qu’on juge donc si l’argent qu’on leur donne, est bien employé ; si les parents et les maris qui y souffrent leurs enfants et leurs femmes, doivent être bien tranquilles ; si le Magistrat doit les protéger, et souffrir qu’on les étale publiquement sur un théâtre avec toute la pompe et les appas les plus séducteurs ; et si les lois qui ont sévi contre eux de tant de manières, ne sont pas dictées par la sagesse, la religion, le bien public, et la vertu. […] Mais comme on doit faire l’aumône avec sagesse, et préférer les pauvres qui le méritent, que ce ne soit jamais qu’après qu’il auront quitté leur métier, ou pour leur faciliter la retraite.

38. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XV. La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.  » pp. 61-63

On se trompe si on veut parler de la tragédie : car ce qui nous reste des anciens païens en ce genre-là, (j’en rougis pour les chrétiens) est si fort au-dessus de nous en gravité et en sagesse, que notre théâtre n’en a pu souffrir la simplicité.

39. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Saint Augustin avant sa conversion declama si adroitement à Cartage contre le Cirque, que son cher Alipe s’en degoûta ; & lorsque ce Saint éclairé de la veritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, écrivit les livres de ses Confessions, il s’y crût obligé de rendre gloire à la misericorde divine, & d’avouer, que cette horreur pour les spectacles, qu’il avoit autrefois inspiré à son ami, en fût un témoignage, Les jeux donc du Cirque, qui nous paroissent innocens, furent detestés par les Peres, non pas pour les dissolutions, qui s’y meloient, comme ou nous le veut faire accroire ; Clem. 3.

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