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194. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Voici du délire : Ecoute, toi qui te prépares à courrir la carriere de Corneille, si la simplicité des mœurs, la force d’être insensible aux ridicules que t’attirera le mépris ou l’ignorance des petites choses, l’austérité de la vertu, l’impatience de toute domination, le dédain de l’or, l’opiniâtreté au travail, sont des affections inséparables de ton jeune cœur, si un pouvoir impérieux te tient enfermé seul avec la gloire & la vertu, si un respect soudain s’empare de tous tes sens, & les prosterne devant ses effigies sacrées, releve-toi, adore Corneille, quand le feu de ton génie s’emparera de ton ame, quand dans le délire de l’extase tes sens seront fermés à tout autre sentiment qu’à celui de l’admiration, quand tous les objets anéantis autour de toi, tu ne verras plus, tu n’entendras plus, ne respirant qu’à peine, les yeux fixés au ciel, & cherchant le temple de mémoire, le nom de Corneille au dessus de celui des Homeres & des Sophocles, écrie toi, j’ai du génie ; Corneille, adopte moi pour ton fils, c’est moi qui suis ta postérité, digne rejetton d’une si noble tige, je laisserai mon nom comme le tien, la gloire de mes descendans, & l’honneur de ma patrie au-dessus des Monarques les plus vantés, &c.

195. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Les Confrères de la Passion, dont les jeux n’étaient que des exercices de religion, furent soufferts, jusqu’à ce que mêlant le sacré avec le profane, ils méritèrent la même animadversion, et cédèrent enfin leur hôtel à une nouvelle troupe qui s’éleva au commencement du dernier siècle, et fit disparaître l’ancien théâtre, et après bien des révolutions, des séparations, des réunions avec d’autres troupes, a pris enfin l’état fixe où nous la voyons aujourd’hui.

196. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

L’irrégularité aux ordres sacrés, attachée à ce métier, ne prouve pas non plus la censure : il n’y a que l’irrégularité contractée par la violation d’une censure, qui la suppose, toutes les autres en sont indépendantes.

197. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Les livres sacrés où les lois et les dogmes sont également expliqués, y sont multipliés à l'infini : on y trouve la légende de tant de Héros dont on chante les exploits, et dont la vérité est au-dessus des ombrages de la critique.

198. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Ils composoient des Vers sur des sujets d’Histoire sacrée & profane qu’ils chantoient sur une tribune ; ce qui en Allemagne dura jusque vers l’an 1630, qu’on commença à y former le Théatre, en prenant pour modeles ceux des Grecs & des Romains. […] Ils ignorent que si les fondations des Princes ne sont pas sacrées, il n’y aura plus rien dans le monde qu’on doive épargner ; qu’enfin ces Moines qu’on déchire si cruellement, gagnerent par leurs sueurs, par leurs veilles & par leurs travaux le pain qui les nourrit.

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