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242. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Il est bien plus vray-semblable que les Grecs, qui dans la belle Politique & dans toutes les sciences ont êté les Maîtres des Romains & des Gaulois, qui ont porté les belles Lettres & à Rome & à Marseille, ont trauaillé serieusement à instruire les hommes de toutes les façons, & à les amener à la politesse & à la vertu par toutes les voyes imaginables. […] Il est aisé de remarquer dans les Annales & des Grecs & des Romains, que la splendeur des Empires & l’elegance des langues ont presque toûjours marché du pair, & que l’on n’a iamais mieux parlé a Athenes que soûs le regne du Grand Alexandre, ny à Rome que soûs celuy de Trajan. […] Il y a peu de pieces nouuelles qui ne leur coûtent de nouueaux ájustemens, & le faux or, ny le faux argent qui rougissent bien tost n’y estant point employez, vn seul habit à la Romaine ira souuent à cinq cens escus. […] Mais vn seul des Spectacles que le Roy donne à la Cour, & dont il permet aussi la veüe à ses peuples, soit dans la pompe Royale qui les ácompagne, soit dans la richesse du lieu où ils sont representez, efface la beauté de tous les Spectacles de la ville ensemble, & des Spectacles des anciens Romains, & fait voir à ces mémes Etrangers ce qu’vn Roy de France peut faire dans son Royaume, apres auoir veu auec plus d’étonnement ce qu’il peut faire au dehors. […] I’ay veu le temps que l’on ne tenoit dans les mémes lieux que de la biere & de la simple prisane, sans distinction de Romaine ny de citronnée : mais tout va en ce monde de bien en mieux, & de quelque costé que lon se tourne, Paris ne fut iamais si beau, ny si pompeux qu’il l’est aujourd’huy.

243. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

C’est aussi pour cela, que l’on court volontiers au théâtre, où l’on voit si bien faire ce personnage, & d’où l’on tire de si belles leçons : Theâtre mal-heureux, sur lequel on a veü naître de nos jours, quelque chose de pis, que ce qu’avoit celuy des Romains, où la pieté n’estoit pas tant décriée par les infidelles, qui l’ignoroient, qu’on l’a veuë l’estre aujourd’huy par des Chrêtiens, qui la connoissant, en ont fait leur fable & leur divertissement !

244. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les Romains la trouvèrent dans cet état, & l’y laissèrent : selon les apparences, tout le mérite de ces peuples guerriers était de conquérir des Royaumes, & de copier les arts des Nations qu’ils subjugaient : sans Homère aurions-nous Virgile ; & Cicéron sans Démosthène ?

245. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Encore une fois, messieurs les prêtres romains, tâchez de vous entendre ; car, ce n’est pas, je pense, parce que le spectacle est plus décent à Rome et à Turin qu’à Paris, qu’il est permis dans ces deux villes, et défendu dans la dernière.

246. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

La Reine changeoit d’habits tous les jours ; sa garderobe & sa toilette étoient immenses : c’étoit un monde, selon l’expression des Romains, mundus muliebris, comme le magasin des habits de théatre. […] Ce Palladium, enfermé dans une boëte, qui, comme celui des Romains, devoit donner à la Reine une vie de plusieurs siecles toujours heureuse, fut par elle confié dans une grande maladie à M. de Mesmes, un de ses favoris, avec défenses de jamais l’ouvrir, disant que c’étoit son plus riche trésor. […] Elle disois souvent qu’elle vouloit imiter les Empereurs Romains, qui attribuoient des jeux au peuple.

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