Mais le Théâtre fait revivre la morale des Payens : il décredite celle de l’Evangile, les vices sont déguisés sur la Scéne, ils y paroissent avec tout le cortége des graces, tandis que la vertu y fait un personnage ridicule : elle y devient un spectacle de risée.
Mais toutes leurs inventions étant ridicules, en introduisant leurs disciples pour faire des idoles sur leurs échafaudsi, ils se sont moqués d’eux mêmes, de leurs disciples et auditeurs.
Y a-t-il rien quic ait mieux démasqué l’Hypocrisie que le Tartuffe de Molière : et ne serait-il pas à souhaiter que les Prédicateurs eussent converti autant d’âmes que cet Auteur a corrigé de manières ridicules ?
L’on commença à s’ennuyer de ces représentations sérieuses, les Joueurs y mêlerent quelques farces tirées de sujets profanes et burlesques : cela fit beaucoup de plaisir au Peuple qui aime ces sortes de divertissements, où il entre plus d’imagination que d’esprit ; ils les nommèrent par un quolibet vulgaire, les jeux des pois pilés : ce fut selon toutes les apparences, quelque scène ridicule qui eut rapport à ce nom, qui leur en fournit la matière.
Racine, avec tout l’art dont il était capable, a tourné ces deux passions en ridicule ; en forte que depuis Molière, j’ai peine à croire que le vrai style de la Comédie se soit conservé nulle part aussi bien que dans la Comédie des Plaideurs.