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15. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Elle peint le ridicule des nations, mais ne donna jamais des mœurs. […] Le ridicule n’est pas sublime, quelque finement qu’on le rende. […] Ce sont des actions bourgeoises, des vices bourgeois, des défauts ridicules. […] Cet éloge est ridicule. […] Thalie ne fait justice que des ridicules, sur lesquels la législation ne prononce rien.

16. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Quel pays, où il est ridicule de parler de Dieu, et où les objets les plus importants sont insupportables ! […] 2.° On fait plus, on tourne la religion en ridicule. […] Le phénomène d’une pièce qui a quelque chose de religieux, est un ridicule de plus. […] Si on les adore, la comparaison est un sacrilège : si on les méprise, c’est un ridicule. […] Son livre contre la comédie est rempli d’érudition ; on n’y trouve aucun des ridicules raisonnements qu’on lui prête, et dont le ridicule retombe tout sur Voltaire, puisqu’il est impossible qu’il les ait faits.

17. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Parade subsistait encore sur le Théâtre Français du temps de la minorité de Louis le Grand ; & lorsque Scarron, dans son Roman-comique, fait le portrait du vieux Comédien La Rancune, & de mademoiselle de La Caverne, il donne une idée du jeu ridicule des Acteurs, & du ton platement bouffon de la plupart des petites Pièces de ce temps. […] A force d’imagination & de gaîté, elles saisissent ce ton ridicule ; c’est en Philosophes qu’elles ont travaillé à connaître les mœurs, & la tournure de l’esprit du Peuple ; c’est avec vivacité qu’elles les peignent. Malgré le ton qu’il faut toujours affecter dans ces Parades, l’invention y décèle souvent les talens de l’Auteur ; une fine plaisanterie se fait sentir au milieu des équivoques & des quolibets ; les grâces parent toujours de quelques fleurs le langage de Thalie, & le ridicule déguisement sous lequel elles s’amusent à l’envelopper. […] Souvent sans invention, & toujours sans intérêt, ces espèces de Parades ne renferment qu’une fausse métaphysique, un jargon précieux, des caricatures ou de petites esquisses mal dessinées des mœurs & de ridicules ; quelquefois même on y voit règner une licence grossière ; les jeux de Thalie n’y sont plus animés par une critique fine & judicieuse ; ils sont deshonorés par les traits les plus odieux de la Satyre.

18. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

D’autres fois des aventures tragiques, des trahisons, des fourberies, des combats, des vengeances méditées, des projets ambitieux, exécutés avec succès, une conspiration, des cruautés exécutées avec fureur, quelquefois même la Religion, les Personnes sacrées et les Puissances tournées en ridicule, etc. […] Dieu qui, par la sainteté de sa Loi, nous ordonne de veiller en tout temps sur nos sens, sur notre esprit, et sur notre cœur, pour en écarter les représentations et les pensées dangereuses, qui fera rendre compte d’une parole inutile et des moindres dépenses superflues, peut-il approuver des spectacles qui remplissent l’esprit et l’imagination de tant d’objets vains, ridicules et séduisants ? […] La comédie, il est vrai, rend le vice ridicule ; mais elle ne le rend pas odieux : elle en fait rire, mais elle ne le fait pas pleurer. […] Loin d’approuver ces sortes de divertissements, il a écrit tout ce qui est capable d’en faire connaître le ridicule, le danger et le venin.

19. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Les crimes ne sont pas l’objet du persifflage, non plus que de la comédie ; ce sont les défauts & les foiblesses qui rendent Ridicule. […] Le ridicule qu’ils auroient donné au caractère seroit retombé sur eux. […] au contraire il les a tournées en ridicule. Qu’il les a reformées par les armes du ridicule ? […] Dieu permet en punition qu’ils tombent eux-même dans les erreurs, les contradictions, les absurdités les plus ridicules.

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