Pour réussir dans leurs projets ambitieux, les prêtres sentirent que non seulement ils devaient s’entourer de respect et de crédit, mais encore obtenir une grande influence sur les esprits : c’est par cette raison que dans l’origine, n’ayant aucune autorité par eux-mêmes, ils s’appliquèrent à exercer une puissance morale sur les souverains, sur les gouvernements et sur les peuples.
N’est-on pas en droit de demander si les dénominations et les qualifications, si dignes de respect : Pères de la foi…, Missionnaires…, en deviennent plus recommandables lorsqu’on sait qu’elles servent à désigner les membres qui composent ces jacobinières jésuitiques de Montrouge, de Saint-Acheul, etc., etc., qui inondent la France et qui ont des clubs correspondants en Suisse et dans tous les gouvernements qui sont assez imprévoyants et assez faibles pour se laisser mener et subjuguer par ces espèces de coteries religieuses qui sont autant de foyers d’intrigue et d’ambition ?
Qu'un homme du monde suive la mode, et que sans s'embarrasser des lois sévères de l'Evangile, il s'abandonne aux plaisirs qu'il voit régner dans les sociétés où il vit, c'est le torrent de l'exemple, c'est l'empire du respect humain.
Le vrai triomphe d’Alexandre fut auprès de la femme & de la fille de Darius, ses captives, aussi belles que Campargne, & plus dignes de lui, qu’il traita toujours avec le plus grand respect. […] Mais le théatre mérite-t-il plus de respect que l’Eglise ?
On doit à la vertu ce choix judicieux, même dans les traits de la fable & de l’histoire profane, à plus forte raison dans l’histoire sainte, à qui on doit le plus profond respect. […] Ce portrait d’un Roi, fût-il vrai, est-il bien décent, & propre à inspirer du respect ?