Si vous étiez en bonne santé, si vous aviez les sens tranquilles, la vue libre, vous vous rendriez à une conclusion qui justifie un plaisir. Je confesse que l’artifice, la vanité, le despotisme, ont un peu altéré, dans ces souveraines, l’innocence de leur domination ; mais nous n’aurions pas ce reproche à leur faire, si nous nous étions conduits avec elles de façon à ne pas mériter nous-mêmes leurs reproches : l’amour n’a pas suffi pour nous rendre heureux ; le plaisir nous a rendu ingrats, la douceur nous a rendu téméraires ; nous avons voulu régner à notre tour ; ont-elles dû consentir à recevoir des fers ? […] Car vous ne pouvez disconvenir qu’il ne faille un génie tout particulier pour rendre avec beaucoup de passion un sentiment qui n’existe nullement dans le cœur. […] Ce sommeil ne ressembla point à celui qui rendait ses nuits si délicieuses. […] L’agitation de votre sang et la férocité de vos maîtres vous ont rendu sourd à sa voix : des maximes barbares ont prévalu sur des idées naturelles, et cela arrivera toutes les fois que l’on fuira la beauté….
rendues avec la dignité qui leur convient : les entrées & les issues peuvent être ici multipliées autant que la disposition de la Scène le permettra. […] Celui & celle de tous les Acteurs & Actrices qui, durant le cours de l’année, auront le mieux rendu la nature, recevront un Prix. […] & nul autre des beaux Arts ne peut rendre ces dernières avec plus d’énergie. […] Il vaudra mieux qu’on se rende moins difficile, au nouveau Théâtre, pour l’acceptation des Pièces nouvelles : afin de varier davantage, on rebutera peu d’Auteurs ; on les exhortera à corriger leurs Drames, & lorsqu’à force de soins & d’efforts, ils les auront rendus supportables, on rendra le Public juge de leur travail : d’après sa décision, les Pièces resteront au Théâtre, ou bien elles en seront bannies. […] Mais ils les connaissaient avant ces Tragédies ; il faut donc les leur rendre effroyables.
Pour leur rendre la justice qu’ils méritent : leurs mesures sont bien prises dans le dessein qu’ils ont de nous perdre tout à fait. […] Je ne me suis pourtant pas fait scrupule d’ajouter en quelques occasions un mot ou deux à l’Original ; mais uniquement pour en rendre le sens plus intelligible, pour en conserver mieux toute la force, et pour garder en même temps les règles de la langue dans laquelle j’écris. Je dois encore avertir ici, que je n’ai point hésité à rendre les termes d’Amant et de Maîtresse en d’autres plus propres et plus expressifs : et je ne suis pas convaincu que j’aie péché en ceci contre la politesse bien entendue.
» bt Loin donc que, conformément à l’histoire, M. de Crébillon ait eu tort de représenter Catilina éloquent, ferme et courageux, c’est au contraire par l’abus de ces grandes qualités qui ne sont pas des vertus qu’il cherche à le rendre, et qu’il le rend en effet plus odieux aux Spectateurs. […] C’est donc un homme à ménager que M. de Voltaire, quoiqu’il ne vous ait rendu d’autres services que de vous éclairer malgré vous, si vous étiez aveugle de bonne foi. […] Un jour que la reconnaissance et le devoir m’avaient conduit chez elle pour lui rendre mes respects, elle me déclara la pièce qu’on m’avait jouée, et m’apprit que M. de Voltaire avait lu ma mauvaise critique. […] Et c’est justement en cela, comme en bien d’autres choses, que M. de Voltaire doit voir comparer son génie à celui de Corneille, de Racine et de Crébillon, puisque comme eux c’est par la prospérité du crime qu’il a su rendre son personnage encore plus abominable. […] Cela, je crois, rendrait plus naturelle et plus conséquente la promptitude avec laquelle le faux Prophète passe des remords à la réflexion scélérate et politique.
leur règne est bien étendu : est-il de cœur qui ne leur rende un religieux hommage ? […] Est-on excusable de se rendre mauvais pour rendre mauvais les autres ? […] Sans doute les excès rendent plus coupables, tous les péchés ne sont pas égaux. […] Ainsi resserre-t-on les chaînes que le péché ne rendait que trop fortes. […] Rendu à la raison et à la religion, quelle chute, quel vide !