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44. (1675) Traité de la comédie « XXV.  » pp. 314-316

C'est pourquoi les Chrétiens ne pouvant passer toute leur vie dans l'acte de la prière, sont obligés au moins de se renouveler de temps en temps devant Dieu : et comme c'est par ces prières actuelles qu'ils entretiennent celle qui doit être toujours dans le fond de leur cœur; ils doivent éviter avec un grand soin tout ce qui peut rendre ces prières indignes d'être présentées devant la Majesté divine, ce qui les oblige non seulement d'éviter les distractions qui leur surviennent dans la prière, mais beaucoup plus les sources de distractions qui remplissant l'âme de folles pensées, la rendent incapable de s'appliquer à Dieu. Cela suffit pour obliger tous ceux qui ont quelque soin de leur salut de fuir les Comédies, le Bal et les Romans, parce qu'il n'y a rien au monde qui fasse plus sortir l'âme hors de soi, qui la rende plus incapable de s'appliquer à Dieu, et qui la remplisse davantage de vains fantômes.

45. (1647) Traité des théâtres pp. -

Puis donc qu’aller aux Théâtres, C’est se rendre aux lieux que l’idole s’était affectés, et en quelque façon renouveler les anciens hommages qu’on y rendait à Satan, les vrais Chrétiens en doivent concevoir de l’horreur. […] Là celui qui veut contrefaire un Géant, hausser à sa stature, comme s’il voulait (dit-il) rendre J.  […] Là-dessus je demande quel compte pourront rendre à Dieu ceux qui scandalisent ainsi son Eglise ? […] Rendons honneur à César comme à César, mais premièrement il faut craindre Dieu ». […] C. l’une des marques était qu’on ne le voyait plus se rendre aux Théâtres. 7.

46. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

.), d’assister aux combats des Gladiateurs, de peur de nous rendre complices des meurtres qui s’y commettent. […] Fuyez ces spectacles, que la licence et la frivolité des discours rendent si dangereux. […] Vous vous trompez vous-même, et vous trompez les autres, lui dit-il, les Comédiens ne se sont jamais étudié à rendre les hommes vertueux, leur unique dessein est de les faire pécher (les Actrices sont-elles du complot ?)  […] Qui a éclairé la ville de Rome et l’a rendue Chrétienne ? […] Leur ignorance les rendrait excusables ; mais le sommes-nous, nous qui agissons contre nos engagements et nos lumières ?

47. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Nous avons des spectacles, nous avons porté cet art à un dégré, qui nous rend à cet égard supérieurs à toutes les Nations. […] Que l’étendue de nos lumieres ne sert qu’à nous rendre plus coupables, lorsque nous les faisons servir au succès de projets abominables. […] C’est le caractere opposé à l’homme sans foiblesse, que vous reprochez à notre théâtre de ne pouvoir rendre intéressant. […] S’efforcer de rendre les hommes meilleurs, voilà l’emploi des sinceres amateurs de la vertu. […] Il est vrai qu’on y produit aussi des vieillards que la soif de commander rend cruels, ou que des foiblesses, sous le nom de passions, rendent ridicules.

48. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Elles se vantent, au contraire, d’épurer la raison, & de rendre ceux qui savent les cultiver, supérieurs au reste des mortels dans toutes les fonctions qui honorent l’humanité. […] Laissons là les mauvais, & demandons au petit nombre de ceux qu’on admire, quels services ils ont rendus à la Nation, & quel Citoyen est devenu meilleur en les lisant ? […] Elle leur a donc fait part à tous des qualités propres à régler leur conduite, & à se rendre des Citoyens utiles. […] Les uns, & ce seroit peut-être le plus grand nombre, n’y apprendroient qu’à se rendre des hommes de probité, des peres attentifs & des amis secourables. […] Mais en vain la nature nous offre les moyens de nous rendre heureux, si notre inapplication & notre lâcheté nous empêchent d’en profiter.

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