Comme elle a reçu une éducation chrétienne, & qu’elle a un fonds de religion & d’honneur, elle éprouve de vifs remords ; des tracasseries qu’on lui fait par jalousie, & l’infidélité de son amant, lui font quitter le théatre. […] Genest, Comédien & Payen, fut tout-à-coup éclairé de Dieu sur le théatre, y reçut le baptême, & de là fut conduit au martyre : dénouement édifiant, bien supérieur à ceux des pieces les plus parfaites. […] Son épouse & sa fille eurent aussi la dévotion d’assister à la réception, & chemin faisant d’être reçues Pénitentes blanches. […] Quatre cents Pénitens allèrent en procession au-devant de leurs Altesses en sac & en corde, la croix levée, les bourdons en main, reçurent le carrosse en haie. […] Jacques sont assemblés en chapitre, & Notre Seigneur vient les prier de le recevoir dans leur ordre.
Et c’est un principe reçu dans le monde, qu’un défaut nous est d’autant moins pardonnable qu’il nous est plus facile de l’éviter. […] lorsqu’il est sur le point d’ôter la vie à celle dont il l’a reçue, il en rappelle la cruauté ; mais il en dissimule l’adultère. […] Quel lustre n’en reçoit pas le mérite » etc. […] Achille au premier aspect de Clytemnestre, lui fait assez entendre qu’il est aussi touché de son air modeste que des autres agréments de sa personne : Clytemnestre reçoit de bonne grâce le compliment d’Achille et le loue de louer la modestie. […] Dans son Eiréné, Trigée menace Jupiter s’il n’en reçoit pas satisfaction, d’informer contre lui comme étant mal affectionné à la Grèce, et un traître qui en abandonne les intérêts.
Quand après avoir reçu le Baptême vous retournez aux spectacles que vous avez mis au rang des œuvres du Démon, ne vous engagez vous pas de nouveau sous son empire auquel vous avez renoncé ? […] ne recevons-nous le Sacrement du Salut que pour pécher ensuite avec plus de malice, et plus d'impiété ?
Ils n’ont pas moins reçu l’épée pour frapper le coupable, que la balance pour peser les droits de l’innocent, et le bandeau sur les yeux pour ne faire acception de personne. […] Lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grande infamie un art dans lequel nous excellons, qu’on excommunie des personnes gagées par le Roi, que l’on condamne comme impie un spectacle représenté dans des couvents, qu’on déshonore des pièces où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu’on déclare œuvre du démon des pièces reçues par des Magistrats et représentées devant une Reine vertueuse, quand des étrangers apprennent cette insolence et ce manque de respect à l’autorité royale, cette barbarie gothique, qu’on ose nommer sévérité chrétienne, peuvent-ils concevoir que nos lois autorisent un art déclaré infâme, ou qu’on ose couvrir d’infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les Souverains, cultivé par les plus grands hommes, et qu’on trouve chez le même Libraire l’impertinent libelle du Père le Brun à côté des ouvrages immortels de Corneille, Racine, Molière ?
Je suis très convaincu après avoir examiné la chose à fond, que les raisons qu’on apporte d’un côté pour excuser la Comédie sont toutes frivoles, et que celles qu’a l’Eglise au contraire sont très solides et incontestables, quand elle met les Comédiens au nombre de ceux à qui elle refuse dans la maladie le Viatique, à moins qu’ils ne réparent le scandale qu’ils ont donné au public, en renonçant à leur profession, et qu’elle ne les veut pas admettre à recevoir des Ordres, s’ils s’y présentaient. […] Je reçois, Monseigneur, de tout mon cœur et dans un esprit de parfaite soumission, cette discipline Ecclésiastique, et la doctrine qui en fait le fondement ; et je souscrirais sans réserve tout ce qui est dit dans votre Rituel, soit contre les Comédiens directement ou indirectement, soit en toute autre matière.