L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.
On ne le représente pas autrement, et si l'on compare les estampes du théâtre avec celles qui sont répandues dans le livre d'Erasme, on sera embarrassé de dire quel a été le plagiaire de l'autre. […] » Mais tel est le caractère de la nation, la folie l'amuse, on la veut partout : triste effet de la frivolité Française, qui s'ennuyant de la vraie sagesse, et ne sachant pas l'apprécier, parce qu'elle ne juge du prix que par le plaisir, n'estime que la folie qui lui plaît, et malheureusement se répand jusques dans les objets les plus saints. […] Il serait inutile et impossible de faire l'histoire et d'épuiser le détail des folies humaines dans les divertissements ; nous ne parlerons que d'une espèce qui s'était répandue dans toute la France pendant les siècles d'ignorance, et s'était glissée jusques dans les Eglises et dans l'Office divin, et par les plus indécentes profanations avait porté dans le sanctuaire l'abomination de la désolation, sous une infinité de noms bizarres, la Fête des Fous, la Fête de l'Ane, les Innocents, la Mère folle, l'Abbé et les Moines de Liesse, l'Evêque des Imbéciles, le Pape des Fats, le Roi des Sots, le Prince de Plaisance.
Je soutiens que l’amour exprimé chastement dans cette Poésie, non seulement n’inspire point l’amour, mais peut beaucoup contribuer à guérir de l’amour les esprits bien faits, pourvu qu’on n’y répande point d’images ni de sentiments voluptueux.
Tous ces fruits empoisonnés naissent dans le sol du théâtre, et y sont cultivés par des mains habiles et exercées à en répandre le venin.
*** Ici vient se mêler un héros dans nos Scènes, Qui, par son ton superbe, ébranle tous les cœurs, Et nous fait, bien souvent, répandre bien des pleurs : Il semble avoir en main de l’Empire les rênes.