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56. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les Poèsies champêtres qui portent le nom d’Ydiles ou d’Eglogues, quoiqu’assez semblables à la Pastorale, demandent pourtant des règles différentes. […] Essayons de donner des règles précises de la Pastorale telle que les Nations modernes la conçoivent, & telle qu’il faut qu’elle soit pour plaire à chaque Peuple en général, & particulièrement aux Français. Quelques règles au sujet de la Pastorale.

57. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

L’observation éxacte de la Nature a donné naissance à toutes les règles, mais celle ci sur-tout est tirée de ce que nous enseigne la Nature, & de ce qui se passe chaque jour sous nos yeux : en voilà la preuve ; si l’on nous racontait une histoire remplie d’événemens incroyables, serions nous affectés, éprouverions nous cet attendrissement, cet intérêt qui font que les âmes bien nées plaignent les malheureux ? […] Il aurait tort de ne suivre cette règle éssentielle, que dans des sujets historiques & tout-à-fait vrais ; il s’en faut de beaucoup qu’il puisse s’abandonner à son caprice, dans ceux-mêmes dont il est l’inventeur ; ils doivent toujours avoir un air de vérité.

58. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Je ne veux point entrer dans le détail des études aux quelles le Comédien est obligé de se livrer ; ni lui éxpliquer les règles de son art, je ne veux parler que de la beauté de son jeu arrivé à sa perfection, & de son éffet sur la Scène, lorsqu’il est conduit par la Nature. […] Il nous accusera de lui faire passer un simple cannevas de Pièce, ou une Pantomime, pour un Drame dans les règles.

59. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Pour parvenir à un succès si désirable, je crois qu’il serait nécessaire d’avoir un génie neuf, élevé, nerveux, qui, ne reconnaissant de règles que son sentiment, ne bâtisse point sur le dessein d’autrui : un tel homme serait notre Démosthène ; mais la servitude et le dégoût ne le formeront jamais, et je ne cesse pas d’être étonné que nous ayons encore de si bons Auteurs. Une de nos espèces d’Automates, sans aucun fonds propre, Dogmatistes, Formalistes, Compilateurs et Dissertateurs, qu’on nomme Savants, se sont arrogés le droit de donner des préceptes sur un Art qui n’a de loi que la nature : ils ont jeté les Auteurs dans un labyrinthe de règles embarrassantes et ridicules : ils leur ont mis des entraves jusqu’à la façon de rendre leurs idées ; continuellement resserrés et contraints dans la froide et pénible méthode, le but leur échappe : cette méthode, si étrangère aux passions, produit quantité de petites beautés de détail, mais qui ne sortant pas essentiellement du sujet, forment un ensemble de pièces de rapport, sans force, et incapable de causer de grandes émotions.

60. (1675) Traité de la comédie « XXX.  » p. 324

Si on regardait la vie Chrétienne par cette vue, on connaîtrait aussitôt combien la Comédie y est opposée ; et il ne faudrait point de raisons pour en convaincre ceux qui seraient persuadés de ces vérités capitales de notre Religion, comme il n'en faut point pour convaincre un Chartreux instruit dans sa règle, que ces divertissements profanes lui sont défendus.

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