convient-il qu’il quitte son habit ? […] Faut-il être surpris si un Comédien, quoiqu’il ait quitté ce métier infâme, traité comme un énergumène qui serait délivré du Démon, ne peut encore recevoir les ordres, sans dispense ? […] Fussent-ils d’ailleurs de bonnes mœurs, ce qui n’est pas, et ne peut être, aucun Prêtre ne peut leur donner l’absolution, à moins qu’ils ne quittent absolument leur métier. […] Ne quittons pas ces deux affaires, sans recueillir des plaidoyers des Avocats des traits réjouissants qui servent à caractériser le théâtre.
Toutes ces guerres de la Fronde ne sont qu’une comédie, nous en parlerons ailleurs : la première qu’il rapporte est l’amour d’Henri IV pour sa cousine la Princesse de Condé ; son mari justement alarmé la tenoit fort enfermée, il avoit même quitté la Cour, & s’étoit refugié à Verteuil, ne s’y croyant pas en sûreté il quitta le royaume & emmena son épouse en Flandres pour la soustraire aux poursuites d’un Prince que tous les maris redoutoient, que toutes les femmes devoient craindre ; il avoit encore chargé la Princesse sa mère de veiller sur la conduite de sa belle fille, & jamais surveillante ne s’étoit mieux acquittée de ses fonctions. […] Après la mort de Ladislas son frère aîné ; il fut élu Roi de Pologne, & obtint dispense du Pape pour épouser la veuve de son frère mort sans enfans, comme Henri VIII, Roi d’Angleterre l’avoit obtenue pour épouser Catherine d’Arragon sa belle-sœur ; quoique son règne fut glorieux & sage, il se dégoûta du trône, & devenu libre par la mort de sa femme sans postérité, il le quitta malgré les instances des Polonois qui l’aimoient ; il quitta même sa patrie, & vint à Paris dans le centre du plaisir, comme Amedée, Duc de Savoye se retira dans le château de Ripaille. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène. […] Des Comédiens avant que de quitter la ville de Gap, offrirent de revenir l’année suivante, pourvu qu’on leur assura trois mille livres : des amateurs proposèrent une souscription pour former cette somme.
L’Aurore au désespoir le quitte, monte sur son char & va annoncer le jour. […] C’est un fort petit mérite de travailler à des romans avec une dame qui, après avoir fait profession & vécu plusieurs années en religieuse, quitte son état pour se livrer au monde, & composer des romans. […] Je ne puis , dit-elle, quitter mon ami qui est à l’agonie, mais je tâcherai de m’échapper un moment. […] Il finit en disant, pardon, ma chere personne, de vous avoir quitté si long-temps. […] Ils ont pourtant eu un honnête homme, Louis Riccoboni, qui a inutilement tenté de les réformer, & les a quittés.
Elles en ont davantage si l’on commence à les compter dès l’instant que le chœur chante ; & elles n’en ont qu’une seule si l’on ne marque les divisions ou les repos du Poème ancien, que lorsque tous les Acteurs quittent la Scène, comme dans nos Drames. […] Quand tous les Acteurs ont quitté le Théâtre, ce n’est pas parce que l’action cesse, mais parce qu’ils sont contraints d’aller agir hors de la Scène.
» Saint Clément d’Alexandrie10 persuadé que l’amour se glisse dans le cœur par les yeux, parle avec force contre cet abus : Il reproche aux Chrétiens de quitter toute pudeur avec leurs habits, et de l’ensevelir dans les bains ; plus immodestes que les anciens Athlètes, qui du moins gardaient quelques bienséances. […] Du bain vous en faites un spectacle, et l’on ne voit point sur le Théâtre, des choses plus déshonnêtes, que celles que vous y faites : Toute honte est bannie, l’on y quitte la pudeur avec les habits ; et les membres vierges deviennent en proie aux regards impudiques.