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52. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

convient-il qu’il quitte son habit ? […] Faut-il être surpris si un Comédien, quoiqu’il ait quitté ce métier infâme, traité comme un énergumène qui serait délivré du Démon, ne peut encore recevoir les ordres, sans dispense ? […] Fussent-ils d’ailleurs de bonnes mœurs, ce qui n’est pas, et ne peut être, aucun Prêtre ne peut leur donner l’absolution, à moins qu’ils ne quittent absolument leur métier. […] Ne quittons pas ces deux affaires, sans recueillir des plaidoyers des Avocats des traits réjouissants qui servent à caractériser le théâtre.

53. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Toutes ces guerres de la Fronde ne sont qu’une comédie, nous en parlerons ailleurs : la première qu’il rapporte est l’amour d’Henri IV pour sa cousine la Princesse de Condé ; son mari justement alarmé la tenoit fort enfermée, il avoit même quitté la Cour, & s’étoit refugié à Verteuil, ne s’y croyant pas en sûreté il quitta le royaume & emmena son épouse en Flandres pour la soustraire aux poursuites d’un Prince que tous les maris redoutoient, que toutes les femmes devoient craindre ; il avoit encore chargé la Princesse sa mère de veiller sur la conduite de sa belle fille, & jamais surveillante ne s’étoit mieux acquittée de ses fonctions. […] Après la mort de Ladislas son frère aîné ; il fut élu Roi de Pologne, & obtint dispense du Pape pour épouser la veuve de son frère mort sans enfans, comme Henri VIII, Roi d’Angleterre l’avoit obtenue pour épouser Catherine d’Arragon sa belle-sœur ; quoique son règne fut glorieux & sage, il se dégoûta du trône, & devenu libre par la mort de sa femme sans postérité, il le quitta malgré les instances des Polonois qui l’aimoient ; il quitta même sa patrie, & vint à Paris dans le centre du plaisir, comme Amedée, Duc de Savoye se retira dans le château de Ripaille. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène. […] Des Comédiens avant que de quitter la ville de Gap, offrirent de revenir l’année suivante, pourvu qu’on leur assura trois mille livres : des amateurs proposèrent une souscription pour former cette somme.

54. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

L’Aurore au désespoir le quitte, monte sur son char & va annoncer le jour. […] C’est un fort petit mérite de travailler à des romans avec une dame qui, après avoir fait profession & vécu plusieurs années en religieuse, quitte son état pour se livrer au monde, & composer des romans. […] Je ne puis , dit-elle, quitter mon ami qui est à l’agonie, mais je tâcherai de m’échapper un moment. […] Il finit en disant, pardon, ma chere personne, de vous avoir quitté si long-temps. […] Ils ont pourtant eu un honnête homme, Louis Riccoboni, qui a inutilement tenté de les réformer, & les a quittés.

55. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Elles en ont davantage si l’on commence à les compter dès l’instant que le chœur chante ; & elles n’en ont qu’une seule si l’on ne marque les divisions ou les repos du Poème ancien, que lorsque tous les Acteurs quittent la Scène, comme dans nos Drames. […] Quand tous les Acteurs ont quitté le Théâtre, ce n’est pas parce que l’action cesse, mais parce qu’ils sont contraints d’aller agir hors de la Scène.

56. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

» Saint Clément d’Alexandrie10 persuadé que l’amour se glisse dans le cœur par les yeux, parle avec force contre cet abus : Il reproche aux Chrétiens de quitter toute pudeur avec leurs habits, et de l’ensevelir dans les bains ; plus immodestes que les anciens Athlètes, qui du moins gardaient quelques bienséances. […] Du bain vous en faites un spectacle, et l’on ne voit point sur le Théâtre, des choses plus déshonnêtes, que celles que vous y faites : Toute honte est bannie, l’on y quitte la pudeur avec les habits ; et les membres vierges deviennent en proie aux regards impudiques.

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