Les panégyriques marqués, qui ne sont pas de purs compliments de récipiendaire & de directeur, en quartier, ne s’accordent qu’un siécle après, comme celui du grand Moliere.
Il ne fait pas plus de grace aux précieuses de la parure & du fard, il en trace une peinture burlesque, sous le nom d’un Gorgibus, nom bas & de pur tabarinage ; c’est un bon homme, pere d’une des précieuses, oncle de l’autre, qui choqué de leurs manieres, fait aussi le portrait de leur toilette, qu’elles trouvent fort mauvais : elles font de la pommade pour les levres , dit la servante, c’est trop pomader , répond Gorgibus, ces pendardes-là avec leur pommade, ont envie de me ruiner, je ne vois par-tout que blanc d’œuf, lait virginal, & mille autres brimborions que je ne connois point ; elles ont usé le lard d’une douzaine de cochons, pour le moins, & quatre valets vivroient tous les jours des pieds de moutons qu’elles employent.
Il fait embrasser jusqu’aux anges, & sur la terre, quand ils y paroissent, où ils baisent tout, & dans le Ciel même ils sont bras dessus & bras dessous, quoique ce soit des purs esprits.
Il y a quelques scènes ingénieuses & divertissantes ; mais le caractère outré & imbécille du Bourgeois, qui n’exista jamais ; la scène copiée du Tartuffe, où Nicole & Covielle se fuient & se poursuivent ; la cérémonie Turque, copiée dans le Malade imaginaire, pour la réception d’un Médecin, &c. sont de pures arlequinades & de vraies extravagances.
Le programme parle ainsi : Il faut bien développer le caractère de son génie poëtique & tragique, ainsi que l’influence qu’il a eue sur notre Théatre, sur notre poësie en général, peut-être sur nos mœurs (si cela est, il ne les a certainement pas réformées), & sur notre maniere de penser, enfin sur l’esprit qui a regné dans le beau siecle de Louis XIV, sur les hommes supérieurs même dans les genres de pur agrément.