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293. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Jeu de mots qui ne signifie rien en lui-même, comme s’il y avoit un Être qui tient le milieu entre les deux sexes ; elle devoit aimer les arbres qui ne sont point femmes, c’étoit assez maladroitement écarter le soupçon du vice, elle affectoit une grosse voix, marchoit avec précipitation, rioit à gorge déployée, elle faisoit profession de mépriser les femmes à cause de leur ignorance & de la frivolié des choses dont elles ont coutume de parler, & de la futilité de leur caractère ; mais elle prenoit plaisir de s’entretenir avec les hommes, & sur des choses mauvaises plutôt que sur des bonnes, sa conversation étoit fort licencieuse, pleine de gros mots & de juremens ; car quoiqu’elle entendit & parlât assez bien le François, elle avoit retenu, je ne sais quoi de grossier qui sentoit son Suédois & l’indécence de ses manières. […] C’étoit une conversation de harangère par les grossiéretés, les juremens, les bassesses dont elle étoit assaisonnée ; sa conversation rouloit par préférence sur des choses mauvaises, toujours libertine dans ses paroles contre la Religion & la bienséance, elle chantoit en compagnie sans aucun propos, rêvoit, s’ssoupissoit, se levoit, ne pouvoit demeurer en place, couroit dans la chambre, s’entretenoit avec tout le monde, sur-tout avec les hommes ; car elle faisoit profession de mépriser les femmes.

294. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

4°, Que comme le péché que commettraient les Ecclésiastiques en allant à la Comédie serait un péché de scandale qui les rendrait responsables de plusieurs autres péchés, où tomberaient ceux qui auraient cru pouvoir suivre leur exemple ; de même aussi les Laïques qui font profession de piété, et à qui la Comédie ne ferait aucune mauvaise impression ne laisseraient pas d’offenser Dieu, et d’être coupables de bien des péchés, parce que plusieurs esprits faibles pour qui la Comédie est un poison mortel ne se déterminent quelquefois à y aller, qu’à cause qu’on y voit aller des personnes qui passent pour pieuses.

295. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Elle se déclara pour les Carmelites, & fit tout ce qu’elle put pour y faire profession. […] Elle fut témoin & vivement touchée de la profession de Mad.

296. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

L’on ne s’y prendrait pas autrement, quand on s’étudierait exprès à diffamer la vertu : car ces pratiques de notre Théâtre deviennent des monstres par rapport au Christianisme dont nous faisons profession. […] Il reste encore à dire pour la gloire de Térence et à notre confusion, que les Courtisanes sont chez lui plus retenues que les femmes d’honneur et de condition à la manière de nos Poètes : Bacchis dans l’Heautontimoreumenos et Bacchis dans l’Hécyre en sont des preuves ; leurs paroles sont mesurées à la modestie inséparable du sexe, et non à leur profession.

297. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Le métier de Poëte n’est pas une profession dans la société, encore moins celui de Poëte Dramatique ; il n’est guere que le fruit de la paresse, de la légéreté, du libertinage ; peu favorisé de la fortune, sans distinction pour la naissance, la sagesse demandoit que Piron prit un état où il put gagner sa vie : il préfera l’indigence du Parnasse où le talent qu’il se sentoit lui faisoit espérer des lumieres & des trésors.

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