/ 398
52. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Tout en est mauvais et pernicieux (de la Comédie), tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et les plaisirs même du Comique étant fondés sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. […] « Dans une grande ville pleine de gens intrigants, désœuvrés, sans religion, sans principes, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise, par l’amour du plaisir, et par de grands besoins, n’engendre que des monstres, et n’inspire que des forfaits ; dans les grandes villes où les mœurs et l’honneur ne sont rien, parce que chacun dérobant aisément sa conduite aux yeux du public, ne se montre que par son crédit, et n’est estimé que par ses richesses ; la Police ne saurait trop multiplier les plaisirs permis, ni trop s’appliquer à les rendre agréables, pour ôter aux particuliers la tentation d’en chercher de plus dangereux. […] Qu’on la mette vis-à-vis des principes que j’ai rappelés sur les conditions d’une bonne Pièce. […] « Chaque homme, chaque action a son prix ; » voilà leur principe ; c’est le fondement de leur société.

53. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Soyez mes juges, hommes de bien, observateurs sages qui, étrangers aux exagérations passionnées des partis, voyez mieux les véritables causes de ce débordement, et osez avouer à vos antagonistes la perversité, toutes les perfidies, les criminelles extravagances de vos contemporains, en les voyant habituellement se trahir, se persécuter les uns les autres, commettre toutes les espèces d’injustices et d’excès, chercher le bonheur en détruisant ce qui en est le principe, acquérir des richesses, obtenir des places en donnant l’exemple contagieux et funeste du mépris des vertus et des lois qui en sont la garantie ; biens empoisonnés dont ils ne doivent pas jouir en paix, dont les enfants seront un jour dépouillés par les mêmes moyens odieux que les parents ont pratiqués et propagés avec aussi peu de retenue que si la fin de leur vie devait être la fin de tout ce qui les intéresse. […] J’ai consulté, outre les lumières de la plus longue expérience de mes doyens d’âge, les différents genres de traditions historiques, les écrits authentiques et les mémoires secrets, les anecdotes et même les arts et leurs productions ; j’y ai observé les hommes et le cours de leurs vertus, de leurs vices, de leur langage, de leurs actions, les variations des principes et de l’esprit des sociétés ou des cercles et coteries, en un mot, le mouvement de l’opinion et des mœurs. […] La violence ou l’énergie déplacée, les contre-temps, les doubles ententes, le vague, les traits envenimés, les tableaux et les tours ingénieux, les attraits licencieux, l’éclat, la coquetterie, si je puis parler ainsi, en un mot, l’art séduisant des critiques du théâtre dont la malignité est en effet le moyen ordinaire, souvent le principe, depuis long-temps a produit cet effet, en attirant et captivant la foule qu’il a agitée à l’excès et égarée.

54. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

L’étendue des lumieres, l’activité, la fermeté, accompagnent également le grand homme & le scélérat ; le principe qui fait agir ces deux caracteres opposés, les distingue, & ce principe est toujours developé. […] Est-ce à l’école des tyrans, que le Theatre représente toujours comme des monstres, qu’ils avoient puisé ces principes d’inhumanité ? […] Lycurgue outra les principes de sa législation, en donnant tous ses soins à perfectionner la vertu militaire aux dépens de toutes les autres. […] Tel est le privilege des arts, dont les principes sont dans tous les hommes, mais dont la faculté de les développer est réservée à un si petit nombre : aussi rien de plus juste que le tribut légitime de notre reconnoissance. […] C’est au tribunal de la raison & de l’expérience, que l’on doit appeller de la condamnation rigoureuse prononcée contre un art, aussi estimable dans son principe, qu’avantageux dans ses effets.

55. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Le premier principe sur lequel agissent les Poètes tragiques et comiques, c’est qu’il faut intéresser le spectateur, et si l’auteur ou l’acteur d’une tragédie ne le sait pas émouvoir et le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n’est dans le froid, dans l’ennuyeux, dans le ridicule, selon les règles des maîtres de l’art ? […] C’est donc combattre les règles et les principes des maîtres, que de dire avec la dissertation, que le théâtre n’excite que « par hasard et par accident » les passions qu’il entreprend de traiter.

56. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Que l’Auteur eût entrepris de faire valoir les maximes & les loix de la morale chrétienne, pour en montrer l’opposition avec les principes du monde sur les Théatres, il ne se seroit fait lire que de ceux qui sont déjà bien convaincus que ces principes sont anathématisés par l’Evangile. […] Desprez de Boissy combat le Théatre ; il s’attache particulierement aux principes philosophiques…. […] Je vous envoie cette Notice, Monsieur, comme une justification de plus des principes que M. […] Il n’est donc pas étonnant que les Spectacles ne puissent se concilier avec les grands principes de la Religion chrétienne. […] Il ne faudroit qu’une génération imbue de ces principes, pour réparer tous nos maux….

/ 398