Pineda & Drexellius, dans la vie de Salomon, avancent que dans les voyages que fit ce Prince, & singulièrement lorsqu’il alla en Egypte chercher sa femme, fille de Pharaon, tous les peuples des environs se rassembloient sur la route pour répandre des fleurs & brûler des parfums en son honneur, ce qui est très-vraisemblable, puisque dans l’Orient c’est un honneur qu’on a toujours fait aux Princes ; que les Mages venant adorer le Sauveur du monde, lui porterent l’or, l’encens & la myrrhe, espece de parfum ; & la Reine de Saba en apporta à Salomon des chameaux & des charriots chargés en si grande quantité, que jamais on n’en avoit tant vu à Jerusalem : Non sunt ultra allata tanta aromata quantum Regina Saba detulit.
L’Auteur du Mémoire invoque un autre Evêque, qui, quoiqu’il ait vécu dans la Cour la plus fastueuse, & formé de grands Princes, n’en avoit pas moins les modestes sentimens & l’aimable simplicité des bergers.
On a long-temps amusé le public du projet qu’avoit formé le Roi de Pologne d’établir la comédie Françoise à Varsovie, de ses invitations à la Clairon, du triomphe de celle-ci, dont la réputation avoit volé aux extrémités de l’Europe, & qui quoique retirée du théatre faisoit les délices des plus grands Princes, & devoit être vengée chez les Sarmates des injustices des François ; ce qui n’est pas sans vrai-semblance.
Je vous avertiray seulement, que je ne comprends point entre ces spectacles dangereux & préjudiciables à l’innocence des spectateurs, ces réjoüissances publiques qui se font aux Entrées des Souverains, ou par l’ordre des Magistrats, pour les heureux succez de l’Etat, ni les marques de magnificences, que les Princes donnent quelquefois au public ; telles que sont les courses de Bague, Carrousels, representations de combats, feux d’artifice, triomphes, ni tous les autres dont la vûë n’a rien qui puisse porter au crime, & dont méme les personnes de pieté ont pris occasion d’élever leur esprit à Dieu, & de penser aux joyes que Dieu leur avoit preparées dans le Ciel, Si talis est Roma terrestris, quid erit Jerusalem cœlestis ?
Le prince Zulica, et son amante, sont deux enfans auxquels la fée Diamantine, défend de se voir, et qui se voient, d’où il arrive que le prince, de blanc qu’il étoit, devient noir ; et puis au dénouement, et par la protection de l’amour, il redevient blanc.