Cependant si l'on considère les Comédies de ceux qui ont le plus affecté cette honnêteté apparente, on trouvera qu'ils n'ont évité de représenter des objets entièrement déshonnêtes, que pour en prendre d'autres aussi criminels, et qui ne sont guère moins contagieux.
Ce Laïc, tout rempli d’un zèle auquel je suis le premier à rendre hommage, a en conséquence pris la plume et cherché à me combattre. […] Je ne veux pas, M. le Grand-Vicaire, énumérer tous vos droits à notre reconnaissance, je craindrais de blesser votre modestie ; mais ils ne peuvent que m’encourager à vous soumettre la réplique que je fais à la réponse du Laïc ; je prends donc la liberté de vous l’envoyer avec quelque étendue, et comme si je l’adressais à l’auteur même de la réponse. […] Qu’on me dise où de jeunes personnes à marier auront occasion de prendre du goût l’une pour l’autre, et de se voir avec plus de décence et de circonspection, que dans une assemblée où les yeux du public, incessamment ouverts sur elles, les forcent à la réserve, à la modestie, à s’observer avec le plus grand soin.
C'est une croyance commune et qui semble être née avec le Christianisme, que ceux qui prennent les divertissements du Théâtre et des autres Spectacles introduits parmi les Anciens, commettent une impiété contre la sainteté de l'Evangile, et un crime contre l'honnêteté des mœurs. […] Le triomphe ayant été ordonné en faveur de Marcus Fulvius Proconsul, il en vint remercier le Sénat, et déclara que le jour qu'il prit AmbrasieLiv. l. 39 Ville capitale des Etoliens, il avait pour sa victoire voué les grands Jeux à Jupiter, et reçu de la Province pour cet effet jusqu'à cent livres d'or, qu'il demandait être tirées des grandes sommes qu'il apportait dans le Trésor public ; sur quoi le Sénat manda les Pontifes, pour savoir s'ils pouvaient en conscience faire une dépense si extraordinaire, tant ils craignaient d'offenser la sainteté des Jeux. […] Aussi les vers du Poète Marcius ayant été reçus pour Prophétiques après la bataille de Cannes qu'il avait prédite fort clairement, on trouva que pour éviter un autre grand malheur, il enjoignait aux Romains de vouer et célébrer tous les ans des Jeux en l'honneur d'Apollon, dont les frais seraient pris en partie de ce que chacun y voudrait contribuer.
Quand il serait vrai que la Comédie ne ferait aucun mauvais effet sur de certains esprits, ils ne la pourraient pas néanmoins prendre pour un divertissement innocent, ni croire qu'ils ne sont point coupables en y assistant.
Non pas toujours, quoiqu’il l’ait veritablement quittée : mais il faut que le Confesseur juge s’il n’y a pas sujet de craindre qu’il ne s’y engage de nouveau quand il aura receu l’absolution ; & s’il trouve qu’il y ait fondement d’apprehender, il doit prendre un temps raisonnable pour l’éprouver. […] Premierement le Confesseur doit trouver s’il est possible quelque expedient, & le faire prendre à son penitent, pour se separer, & pour quitter la maison de son pere ; comme de conseiller à une personne de basse naissance de se mettre en service, ou d’apprendre un mestier ; & à celuy qui seroit de condition, d’aller aux études, de faire quelque voyage, de prendre quelque employ. […] Si les chutes estoient frequentes, on pourroit l’éprouver deux ou trois mois, à la fin desquels si on reconnoissoit un veritable amendement causé par la fidelité du penitent, & par la violence qu’il a faire sur soy-mesme, on pourroit luy donner l’absolution, parcequ’il auroit donné des preuves effectives de sa conversion, & de sa penitence : mais s’il ne s’estoit abstenu de tomber dans son peché, que parcequ’il auroit esté eloigné des occasions, sans avoir contribué à cet eloignement ; par exemple, s’il s’estoit trouvé en un lieu, ou avec des personnes qui ne luy en laissoient pas la liberté ; ou s’il estoit tombé dans quelque maladie ; ou s’il estoit arrivé quelque rencontre semblable qui eust eloigné ces occasions, il faudroit alors prendre un plus long delay, pendant lequel on pourroit avec plus de loisir observer si le changement de son cœur seroit veritable.