Les circonstances des amours de César et de Cléopâtre sont si généralement connues, que toutes les précautions, qu’on pourrait prendre pour les déguiser, deviendraient inutiles. […] Rodogune de son côté ne me paraît pas avoir plus de grandeur d’âme que sa rivale, lorsqu’elle prend le parti, pour se venger, de faire assassiner Cléopâtre : ainsi tout ce que ces deux femmes entreprennent, ne me paraît point s’accorder avec la grandeur des personnages tragiques. […] … … … … … … … … … … … … Je sais que c’est beaucoup de vouloir que son âme Brûle à jamais d’une inutile flamme, Qu’aimer sans espérance est un cruel ennui ; Mais la part que j’y prends doit l’adoucir pour lui ; Et lorsque par mon rang je suis tyrannisée, Qu’il le sait, qu’il le voit, la souffrance est aisée ; Qu’il me plaigne, se plaigne et content de m’aimer…. […] On ne saurait excuser la Duchesse d’avoir donné son consentement à ce mariage clandestin ; ainsi je ne vois pas de quelle façon on pourrait s’y prendre pour corriger les deux inconvénients qui se trouvent dans cette Tragédie, et qui sont d’un si mauvais exemple. […] Racine a cependant pris toutes les précautions et a employé tous les expédiens possibles pour détruire la commune opinion, qu’il ne se passe, en fait d’amour au Serrail, que des intrigues d’une nature à ne pouvoir jamais être admises sur le Théâtre de la réforme.
A la vue de ces ennemis elles prennent la fuite, et vont se cacher dans une retraite, où elles sont assiégées par les vices, qui les tirent de là, et les mènent enchaînées sur le Théâtre. […] Le premier est une Théologie Morale très pure et très solide, dont toutes les décisions sont prises des meilleures sources, c’est-à-dire, de l’Ecriture Sainte, des Décrets des Conciles et des Papes, des Saints Pères, de S. […] Principe est directement opposé au soin qu’a pris M. le Cardinal Grimaldi, de faire observer les Règles de S.
Les autres prirent simplement le nom de Joueurs, Joculatores, c’est ainsi qu’ils sont nommés dans les anciennes Ordonnances. […] prirent dans la suite ce nom de Jongleurs comme le plus ancien, et les femmes qui s’en mêlaient celui de Jongleresses : ils se retirèrent à Paris dans une seule rue qui en avait pris le nom de rue des Jongleurs, et qui est aujourd’hui celle de saint Julien des Ménétriers ; on y allait louer ceux que l’on jugeait à propos pour s’en servir dans les fêtes ou assemblées de plaisir.
Je lui parlois encor des troubles de mon ame : Je disois qu’Apollon & l’amour de concert Prenoient soin de venger ma flamme : Que ces Dieux pour punir son cœur Avoient chez les mortels envoyé Melpomène, Et que pour habiter la Scène La Déesse avoit pris le nom de Le Couvreur. […] Ce Dieu découvre à nos regards Un portrait que lui-même avoit pris soin de faire.
Jamais personne n’a pris pour règle de conduite ce qu’il a vu représenter sur un Théâtre et dans une Comédie. […] Il n’est pas nécessaire que les choses que l’on compare, conviennent en tout, il suffit qu’elles conviennent en quelque point ; ces choses conviennent en ce que, comme le désir déréglé de l’or et de l’argent est mauvais, de même le désir du plaisir que l’on prend à la Comédie l’est aussi. […] La première est, qu’il n’est pas vrai, comme le prétendent ceux qui prennent la défense de la Comédie, que les Pères des premiers siècles n’aient condamné la Comédie que par la raison seule de l’idolâtrie ; ils l’ont encore condamnée par d’autres raisons, puisque l’on ne peut pas présumer que l’idolâtrie fut du temps de Saint Charles dans son Diocèse. […] Mais la vérité est que saint Charles en suivant l’exemple de l’esprit des Pères de l’Eglise, a condamné la Comédie par des raisons particulières prises du côté des choses fort sales ou impies qui y étaient représentées, et encore par une raison générale tirée des circonstances qui en sont dans la pratique inséparable, c’est à savoir qu’elle porte à la corruption des mœurs. […] En effet quand les Théologiens ont dit qu’on pouvait prendre du plaisir dans la manière de représenter des choses déshonnêtes, sans en prendre de la chose représentée, ils n’ont considéré la Comédie qu’en général et spéculativement et non moralement ou dans la pratique.