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109. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VII. Les spectacles favorisent les suicides. » pp. 90-92

S’il se trouve parmi les spectateurs un malheureux réduit au désespoir, ou qui, au premier jour, se trouvera dans cette affreuse situation, n’est-il pas à craindre que l’exemple de tant de héros, qu’il a vus se délivrer de la vie, ne se retrace dans son imagination, et ne le porte à cette fatale extrémitéan », suivant cette maxime que Voltaire met dans la bouche de Mérope : « Quand on a tout perdu, quand on n’a plus d’espoir, La vie est un opprobre et la mort un devoir. » an.

110. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

On disait des Ouvrages du dernier : C’est une prairie émaillée de fleurs, où l’on aime à respirer un air pur ; sa Muse ressemble à une honnête-femme  : & du premier : La Muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; c’est une bacchante, pour ne rien dire de pis, dont la langue est détrempée de fiel. […] Les révolutions que la Comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des Peuples & dans la forme des Gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des Chefs, étant l’objet principal de l’envie, & de la censure dans un Etat démocratique, le Peuple d’Athènes, toujours inquiet & mécontent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernement ; les prévarications des Magistrats, les fautes des Généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre & séduire. […] mais ni ces exagérations forcées, ni une licence d’imagination qui viole toutes les règles, ni un rafinement de plaisanterie souvent puérile n’ont pu faire refuser à Lopez de Vega une des premières places parmi les Poètes comiques modernes.

111. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Epître du premier livre écrivant à Eucratius, montre assez en quelle horreur et détestation les Chrétiens avaient anciennement les Bateleurs et joueurs de farces, Comédies et Tragédies, et autres choses semblables, jusqu’à priver de la sainte Communion ceux qui s’adonnaient à cet art : Il déclare le semblable en cette Epître, que le Chrétien doit fuir tous Spectacles et Jeux publics, de quelque sorte que ce soit : où de premier coup il s’attache à ceux qui abusaient des témoignages de la S. écriture pour approuver telles folies : puis discourant par toutes les espèces des Spectacles, en fait le diable auteur, et l’Idolatrie mère : rappelant les Chrétiens à contempler plutôt les œuvres de Dieu, et les saintes écritures, comme les vrais spectacles des vrais enfants de Dieu. […] Car c’est une autre folie manifeste marchander à des hommes oiseux d’être battuaj : et estimer aussi une grande et première victoire, faire jeûner son ventre outre mesure, sous ombre d’une couronne gourmande qu’on aura acceptée par un marché vilain et déshonnête : être pareillement si malheureux, que présenter son visage aux coups, pour plus malheureusement engraisser son ventre.

112. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

 » Tertullien se sert de ce verset du premier Psaume pour vérifier que l’Ecriture sainte défend d’aller aux Spectacles, comme elle défend l’homicide, l’adultère et le vol. […] Puis il cite en cet endroit les paroles de Tertullien, si dignes d’un Chrétien des premiers siècles, et dont nous ne sentons plus la vérité, parce qu’en nous éloignant de ces temps heureux, nous avons toujours dégénéré de la vertu de nos Pères. […] [NDE] San Lorenzo Giustiniani (1381-1456), dominicain et premier Patriarche de Venise.

113. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Sont-ils moins obligés que ceux des premiers siècles à travailler pour atteindre à la perfection de l’Evangile, à affaiblir et à mortifier en eux les passions de la chair, et à éviter les objets qui les excitent, qui les entretiennent, et qui les fortifient ? Sont-ils moins obligés que ceux des premiers siècles à fuir tout ce qui peut blesser la pureté que Dieu demande d’eux ? […] encore présente dans son sein : qu’on ne doit pas moins craindre aujourd’hui d’apprendre à pratiquer ce qu’on s’accoutume à voir représenter : et que quand les comédies d’aujourd’hui n’auraient rien de criminel, elles ne laisseraient pas néanmoins d’emporter avec elles une vanité et une inutilité qui est aussi incompatible avec les devoirs des Chrétiens de notre temps, qu’avec ceux des premiers Chrétiens.

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