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38. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Mais c’est au contraire ce qui les devait porter à la blâmer davantage. […] Il porta sur ce sujet à M. […] « Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien. » L’on ne saurait aussi s’imaginer quelle impression sont capables de faire sur l’esprit d’un jeune homme ces Vers de la même Pièce dits par un père à un fils, pour le porter à se venger d’un ennemi. […] exhorte les parents d’éloigner leurs enfants de toutes les occasions où ils sont en danger de perdre le précieux trésor de leur innocence, et surtout de les empêcher d’aller aux spectacles ; comme on empêche une servante, dit-il, de porter une chandelle allumée en des lieux où il y a de la paille, de peur que lorsqu’on y pense le moins, il ne vienne à tomber une étincelle de feu dans cette matière combustible, et ne cause un embrasement entier de toute la maison. […]  « Puisque sans ce secours, C’est un homme à porter en terre dans trois jours. » Si la grâce de Dieu abandonne cette fille, elle sera assez innocente pour répondre, comme fit cette Agnes, qui parle ici, « Hélas : très volontiers.

39. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Si cette malheureuse passion vue de loin dans deux personnes qui s’aiment, et dont on n’entend pas même les discours, est souvent capable de faire de vives impressions sur celui qui les observe ; qu’arrivera-t-il, lorsque, sur la scène, un jeune homme et une fille, avec toute la vivacité que l’art peut inspirer, font parade de leur tendresse dans un Dialogue, où les pensées étudiées du Poète sont toujours portées à l’excès ? […] Qu’on ne me dise pas que des amours qui causent tant de tourments à ceux qui en sont possédés, et qui les portent à tant d’extravagances, sont plus propres à corriger de cette passion qu’à l’exciter : Cela pourrait se dire avec quelque vraisemblance, si, après tous ces tourments, et toutes ces extravagances, les Amants finissaient par être réellement malheureux : En ce cas les Spectateurs pourraient concevoir de l’aversion pour une passion qui ne produit que des peines dans sa fin, comme dans son progrès : mais malheureusement l’amour de Théâtre, et surtout celui de la Comédie, a toujours un succès heureux ; et le Spectateur en conclut avec raison, que les maux soufferts par les Amants, pour arriver à ce succès favorable, loin d’être une juste punition due à une passion condamnable, sont plutôt une persécution injuste suscitée à la vertu qui finit par en triompher. […] Il y a près de deux mille ans, que les Comédies Atellanes ont porté cette dépravation à Rome : les Comiques Latins, qui nous restent, nous l’ont transmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parler de l’utile, qui doit toujours marcher à côté de l’agréable, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y manque.

40. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Pour prévenir cet inconvénient, et pour ne pas laisser croupir dans le désordre des jeunes gens, qui se porteraient, peut-être, au bien, et dont la République pourrait tirer un jour quelques secours, le Roi ordonnerait qu’on ne reçût point d’Acteur qui ne fût connu pour homme d’honneur, et, comme tel, avoué de sa famille. […] J’ai toujours regardé la forme de l’habillement des femmes, comme une suite et comme une conséquence de cette modestie dont le sexe fait profession ; aussi voyons nous que, dans tous les pays, quelque différence que l’usage ait introduit dans les habits, ceux des femmes ont été respectés ; et, malgré les variations infinies de la mode, elles sont restées couvertes depuis les épaules jusqu’aux pieds ; il y a même des pays où elles sont enveloppées en entier dans une mante, en sorte qu’elles ne laissent entrevoir qu’un œil pour se conduire ; mais dans les pays même où les femmes ont le plus de liberté, la décence exige qu’elles ne laissent voir précisement que leur visage et leurs mains ; encore ont elles soin de porter toujours des gants. Les Actrices, dont les rôles se bornent à représenter dans les Tragédies ou dans les Comédies, peuvent conserver dans leurs habillemens toute la modestie et toute la décence que le sexe et la société exigent : il n’en est pas de même des Danseuses ; en supposant du moins qu’elles sont forcées de faire ce qu’elles font, c’est-à-dire de porter des habits très courts, et souvent d’avoir la gorge découverte, c’en est assez, sans en dire d’avantage, pour prouver que la modestie ne peut s’accorder avec cette profession.

41. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

C’est une illusion semblable à celle de certains docteurs qui rapportent les canons par où l’usure est défendue aux ecclésiastiques, comme s’ils portaient une permission au reste des chrétiens de l’exercer. Pour réfuter cette erreur il n’y a qu’à considérer où portent les preuves dont on s’appuie dans les défenses particulières que l’on fait aux clercs.

42. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Le Theâtre a porté bien des gens à se corriger de leurs defaux. […] Le Theâtre a porté bien des gens à l’étude de la vertu. […] Elle est proche du faiste, & nos Neueux en vain De la porter plus loin formeroient le dessein. […] Et c’est, comme i’ay dit, cette consideration qui a porté principalement les anciennes Republiques les mieux policées à autoriser la Comedie. […] L’argent est porté d’abord au Tresorier, & s’il se trouue quelque espece où il y ayt du defaut, le Receueur, comme i’ay dit, la doit faire bonne, & on la luy rend.

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