On communie à l’église, & non dans son cabinet, on ne porte point l’hostie dans sa poche, mais dans un ciboire, sous un dais, avec des flambeaux, revêtu des ornemens sacerdotaux, même aux malades, & le prince se porte bien, il est en affaire, ne pense pas à la communion, n’est pas à jeun à huit heures du soir, &c. […] C’est une femme fort laide qui porte des diamants, un desert aride où l’on trouve des paillettes d’or. […] Ce n’est pas, dit-elle, un homme qui compose, c’est un arbre qui porte du fruit, un fablier qui produit des fables comme un prunier porte des prunes. S’il étoit permis de composer des mots, on pourroit dire de même, Moliere est un farcier qui porte des farces, Shakespear un tragédier qui produit des tragédies ; encore même ses fruits ne sont-ils pas bien mûrs : ils auroient encore besoin de quelque soleil.
Aristote eût bien mieux dit qu’il faut raser les théâtres, et fermer les portes de la ville aux Comédiens. » Aristote dit la même chose dans ses morales : les Comédiens corrompent les villes, « Mimi civitates corrumpunt. » Il n’est pas permis de regarder les actions mauvaises, et toutes les comédies en sont pleines : « In comœdiis tota fabula criminosa. » Le divin Platon (de Repub. […] « Le chef de cette troupe est un Prince qui porte la ruine des poêles et des marmites, il est né et nourri dans la confrérie des grosses bêtes, et n’a jamais étudié qu’en philosophie cynique ; il n’est savant qu’en la faculté des bas souhaits. […] Il est vrai qu’elle n’a jamais reçu Molière, Regnard, Dancourt, etc. qui en qualité de beaux esprits, si c’est là le seul titre qui en ouvre les portes, le méritaient mieux que bien d’autres. […] Quelle apparence de traiter également un Conseiller rempli de mérite, et un autre qui porte les habits d’un saltimbanque, un Magistrat enfariné à la mode (poudré) !
En éffet, l’intérêt d’un Etat le porte à le maintenir. […] Je crois découvrir une des principales raisons qui porte le vulgaire à mépriser la Comédie.
Le nom de Comédie qui lui fut donné, et qu’elle porte encore aujourd’hui, nous marque assez cette origine. […] ne les regardaient point, et s’émancipaient d’y contrevenir ; cela donna lieu à une Loi de Théodose le Jeune, et de Valentinien de l’an 425. « Elle porte de nouvelles défenses, de représenter aucuns jeux, soit du théâtre, soit du cirque le jour du Dimanche, et y ajoute les jours de Noël, de l’Epiphanie, de Pâques, les cinquante jours d’entre Pâques et la Pentecôte, et les Fêtes des Apostres, afin, dit cette Loi, qu’en ces saints jours, le Peuple n’étant point distrait par des plaisirs profanes, put appliquer tout son esprit au service de Dieu.
Elle porte dans le cœur une confiance fiere qui le ranime, dans l’esprit une vivacité aimable qui l’éclaire. […] Mais c’est quelque chose de plus que la pure danse ; sur-tout, & c’est là tout ce qui nous occupe dans cet ouvrage, tout cela peut porter & porte en effet très-dangereusement sur les mœurs, ces attitudes, ces gestes, ces attributs, cette énergie de langage passionné, indécent, tout ce pantomime peut n’être & n’est ordinairement que la peinture du vice, le langage des passions les plus séduisantes, qui font du spectacle l’écueil de l’innocence. […] Mais dans tous ces états divers elle porte par-tout un poison d’autant plus pernicieux sur le théatre, qu’il y est mieux apprêté & bu à longs traits avec plus de profusion. […] On a imaginé un nouveau genre de spectacle qui réunit tous les divertissemens, qu’on appelle Wauxhal, ne sachant quel nom lui donner ; il a commencé à Londres dans un jardin qui porte ce nom. […] Pour éluder la loi, on porte dans sa poche un faux nez qu’on s’applique en entrant, pour se déguiser ; mais des gardes sont chargés de prendre à l’entrée les gens par le nez pour voir s’ils ont un nez postiche.