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2. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Que dans les pays chauds un esclave porte un parasol contre les ardeurs du soleil, un éventail pour chasser les mouches, une cassolette pour parfumer l’air, ces services ont leur utilité ; mais à quoi sert un poliçon qui porte un morceau d’étoffe derriere son maître ? […] Les portes des chambres étoient trop étroites, il falloit entrer de côté ; les fauteuils, les carrosses trop petits, le panier debordoit sur les portieres. […] Elle ne porte qu’à regret la soutane dans les cérémonies, encore la tient on ouverte & relevée. […] Le Pape le porte, non comme Pontife, mais comme Souverain dans ses Etats. […] De Constantinople à Pekin, pas une queue, quoique tout porte l’habit long ; & chez les Catholiques d’Europe, quoique tout le monde porte l’habit court, tout ce qui prélatise allonge sa grandeur par des queues, quoique le cérémonial ecclésiastique ne la favorise pas davantage.

3. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

La basoche ; elle entre ainsi que l’abbé de la ville par la grande porte de l’église et celle du chœur. […] un portefaix ; A quel objet servent cette croix et celui qui la porte ? […] Les apôtres dînaient dans la rue, devant la porte du maître : vraisemblablement pour désigner que Saint Pierre avait pleuré sa faute à la porte de Caïphe ; et que les autres Apôtres avaient abandonné leur divin maître, et ne l’avaient point suivi dans la maison du pontife. […] Il y en a même qui vont faire briller leur adresse aux côtés du prélat qui porte le Saint-Sacrement. […] Derrière elles, on porte en cérémonie, sur un brancard, une jeune et belle fille, remarquable par son éclatante parure, qui porte en main un sceptre, et sur la tête une couronne royale.

4. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Dès qu’on s’écarte des bornes de la sainte morale pour suivre des exercices qui n’en sont ordinairement que les signes, on hâte les graves progrès du fanatisme, qui dévore le cœur d’une ardeur sacrilège, et nous mène au crime ; on néglige insensiblement la raison pour embrasser la cause, et on ne recherche plus l’exercice de la sainte vertu qui nous porte à faire le bien, pour s’appliquer à fuir les moyens qui peuvent nous conduire au vice ; devenant ainsi inutile à la société et à soi-même, et ressemblant parfaitement à ces hommes que Le Dante, dans ses chants, nous peint indignes du paradis, parce qu’ils n’ont rien fait pour le mériter, et que l’enfer même refuse d’admettre parmi les siens, parce qu’il n’aurait aucune gloire de les posséder. […] Mais jetons un coup d’œil rapide sur les ministres d’une religion austère, sur ceux mêmes qui en suivent extérieurement les préceptes, sur tous ceux qui la font servir à leurs lâches projets, soit pour satisfaire leur envie, soit pour protéger leur ambition, et nous trouverons comme compagnes inséparables de leurs caractères : l’insatiabilité, qui les rend avides de richesses, d’honneurs et de vénération servile ; l’égoïsme, qui les porte à tout faire pour eux-mêmes et à ne rien rapporter aux autres ; insensibilité, qui, après avoir endurci leurs cœurs à la vue des maux qui accablent l’humanité, à l’aspect des souffrances qui précèdent la mort, et que, dans leurs exercices, ils sont appelés à contempler, rend leur âme inaccessible aux douces impressions de la vertu et aux charmes de la sociabilité ; la cupidité, qui les rend sévères pour ceux dont la misère réclame des soins qu’elle ne peut assez récompenser, adulateurs et serviles auprès de ceux à qui les richesses et le faste permettent de faire de nombreux sacrifices. […] Ce n’est rien au fond que cet usage, et ceux qui reçoivent pour les choses saintes ne croient point les vendre, comme ceux qui donnent ne pensent point à les acheter ; ce sont peut-être des apparences qu’on pourrait cacher aux simples et aux indévots. » Et chacun sait, de notre temps encore, jusqu’a quel point on porte ces abus et cette usure. […] [NDE] Le nuit de sa mort, Pier Soderini se présenta à la porte de l’Enfer ; mais Pluton lui cria, Comment, l’Enfer, âme stupide ?

5. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIV. Conséquences de la doctrine précédente. » pp. 136-137

 : c’est pour vous qu’il renonce à la dignité du nom qu’il porte: « ôtez les auditeurs, vous ôterez les acteurs17. ad Eph. […]  : s’il est si beau « d’être plaisant sur un théâtre, que n’ouvrez-vous cette porte aux gens libres ? 

6. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Les Anciens avaient plusieurs sortes de Machines dans leurs Théâtres : outre celles qui étaient sous les portes des retours pour introduire d’un côté les Dieux des bois & des campagnes, & de l’autre les Divinités de la mer, il y en avait d’autres au-dessus de la Scène pour les Dieux célestes, & de troisièmes sous le Théâtre pour les Ombres, les Furies & les autres Divinités infernales. […] Celles qui étaient sur les portes des retours, étaient des machines tournantes sur elles-mêmes, qui avaient trois différentes faces, & qui se tournaient d’un ou d’autre côté, selon les Dieux à qui elles servaient. […] Ainsi il falait qu’il y en eût au moins dix feuilles sur la Scéne, huit de face, & deux en aîles ; & comme chacune de ces feuilles devait fournir trois changemens, il falait nécessairement qu’elles fussent doubles, & disposées de manière, qu’en demeurant pliées, elles formassent une des trois Scènes, & qu’en se retournant ensuite les unes sur les autres, de droite à gauche, ou de gauche à droite, elles formassent les deux : ce qui ne peut se faire, qu’en portant de deux en deux sur un point fixe commun, c’est-à-dire en tournant toutes les dix sur cinq pivots placés sous les trois portes de la Scène, & dans les deux angles de ses retours. […] Comme le Spectacle chez les Anciens, se donnait dans des occasions de Fêtes & de triomphes, il demandait un Théâtre immense, & des Cirques ouverts ; mais comme parmi les Modernes, la foule des Spectateurs est médiocre, leur Théâtre a peu d’étendue, & n’offre qu’un édifice mesquin, dont les portes ressemblent parmi nous, aux portes d’une prison, devant laquelle on a mis des Gardes.

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