/ 352
259. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

L’on détruit souvent ce qu’il y a d’honnête dans ce qui fait la matière de la Comédie, par des discours profanes pleins de dogmes et de maximes païennes ; et bien loin de purifier le Théâtre par des sujets honnêtes qu’on y représente, on profane au contraire l’honnêteté des sujets par des fictions d’amour, par des paroles lascives ou trop libres qu’on y mêle. […] L’on répond que Saint François de Sales considère la Comédie en elle-même spéculativement, et quant à sa substance, comme il parle première partie chap. 23. de son Introduction. « Il dit que les Comédies même honnêtes sont dangereuses et nuisibles à la dévotion. » Et quand il parle part. 3. chap. 33. « Il dit que c’est une chose dangereuse, et selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril. » Ce sont les paroles de ce saint Evêque, que l’on peut appliquer à plus forte raison à la Comédie. […]  » , quand il dit que de son temps les spectacles quoique pleins d’iniquités, étaient néanmoins considérés par les Empereurs comme un moindre dérèglement ; rachetant par un mal qui leur paraissait de moindre importance, le repos et la sûreté publique qui sont des biens plus considérables. […] A l’égard de ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, ou qui y assistent de leur plein gré, quoiqu’ils ne soient pas si coupables que les Comédiens ; néanmoins c’est un péché qu’ils commettent en matière importante.

260. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Un Peuple qui affectait autrefois dans ses mœurs, une gravité superbe, & dans ses sentimens une enflure Romanesque, a dû servir de modèle à des intrigues pleines d’incidens, & de caractères hyperboliques.

261. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

L’excommunication dont il est ici question, est celle qui serait portée par une loi canonique et qui serait encourue de plein droit dès que l’action est commise ; par exemple, si on exerce une profession anathématisée par l’église.

262. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Oui, dans le temps même que l’ennemi escaladait les murs, se répandait de tous côtés, et passait tout au fil de l’épée, on jouait la comédie : « Circumsonabant armis muros, et Carthaginensis insaniebat in circo, luxuriabat in theatro. » L’amphithéâtre était plein d’insensés à qui l’ensorcellement du plaisir ne laissait pas entendre le bruit affreux du sac de leur ville, les gémissements des mourants se confondaient avec les cris de joie et les chansons de ceux qui se jouaient au théâtre : « Confundebatur vox morientium, voxque Bacchantium ; vix discerni poterat plebis ejulatio quæ cadebat in bello, et sonus populi qui clamabat in circo. » N’était-ce pas, ajoute ce Père, forcer Dieu à exterminer un peuple pour qui il avait peut-être encore des sentiments de miséricorde ?

263. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

L’assiduité à ses devoirs est insupportable ; enchanté du plaisir, ébloui de l’éclat, plein des grands airs qu’on vient d’admirer et de goûter, de quel œil voit-on la petitesse de sa maison, la modicité de sa fortune, ses habits, ses repas, ses meubles ?

/ 352