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361. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VIII. De la Mascarade. » p. 196

Car si la justesse & le déssein y sont oubliez ; si le raport des parties avec le tout n’y est exactement observé ; enfin, si le jugement ne regne par tout, quelque beauté que la rencontre, le temps, le soin, & la dépense, puissent aporter à ces divertissements, l’extravagance n’en est point plus excusée, & le plaisir en est beaucoup diminué.

362. (1704) Des Bals et Comedies « Des Bals et Comedies. » pp. 31-33

Nous exhortons tous les Fidèles que la Providence nous a confiés de s'abstenir de ces faux et malheureux plaisirs du Siècle, où quand on s'abuserait assez pour croire que l'on n'y fait aucun mal, on ne saurait se défendre de celui qu'y font les autres, et comme les complices du péché selon St.

363. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Mais dans une belle pièce de Théâtre, le plaisir amène le spectateur à l’instruction sans qu’il s’en apperçoive ; ou qu’il y puisse résister. […] Il faut s’adresser à M. l’Intendant des Plaisirs, dits Menus, & de M. l’Intendant des Plaisirs, dits Menus, à M. le premier Gentilhomme de la Chambre en exercice. […] La mission des Censeurs est de faire la guerre à la raison, à la liberté ; sans talens & sans génie, leur devoir est d’énerver le génie & les talens ; ce sont des Eunuques qui n’ont plus qu’un seul plaisir ; celui de faire d’autres Eunuques. […] Lorsque dans ses dernières années, affoibli par l’âge & par les chagrins, lassé d’une puissance arbitraire exercée pendant plus d’un demi-siècle, il traînoit les restes de sa vie entre son Confesseur Jésuite, & sa maîtresse Janséniste, il n’est pas probable qu’il eût pris plaisir à voir tourner en ridicule les charlatans de dévotion, & leurs cris auroient infailliblement étouffé, près du vieux Monarque, les réclamations du Philosophe. […] C’est d’employer encore le galimathias inintelligible des défenseurs de l’autorité arbitraire ; c’est de proposer, comme le modèle d’une bonne constitution, ce monstrueux ordre de choses, ou des gens en place ordonnoient, défendoient ce qu’ils vouloient, sans alléguer d’autre motif de leur volonté ; que leur volonté ; ou dans leurs décisions, tous les agens subalternes de l’autorité, copioient, au moins pour le sens, la formule inhumaine & dérisoire, qui termine les Edits des Rois de France : Car tel est notre plaisir.

364. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

C’était une compagnie fort singulière ; l’un dormait très profondément, l’autre les lunettes sur le nez disait son bréviaire fort dévotement et sans distraction. » Tout cela m’a bien l’air d’un conte fait à plaisir ; mais ce qui est très réel, il n’avait qu’à aller au théâtre du collège, il y eût vu des Régents bien éveillés, composant des comédies, exerçant les acteurs, soufflant dans les coulisses, et lisant Molière et Racine sans lunettes. […] Si les Ecclésiastiques et les Religieux doivent s’abstenir des spectacles, les gens qui font une profession particulière de piété, qui sont censés plus recueillis, plus mortifiés, plus attentifs à leurs devoirs, éloignés des plaisirs du monde, en garde contre les occasions du péché, pleins de respect pour les choses saintes, ne scandalisent-ils pas quand ils prennent part à ces plaisirs pour le moins suspects ? […] C’est bien à lui à nous consoler dans nos peines, à nous encourager dans nos combats, à nous soutenir dans nos faiblesses, à nous faire mépriser les plaisirs du monde, les voies étroites de la mortification ! […] Là on combat les passions, on méprise ses plaisirs et les vanités ; ici on les favorise, on étale les attraits et les pompes. […] Soyez satisfaite, cessez vos exhortations et vos reproches, laissez-nous le théâtre, venez y figurer avec nous, en goûter les plaisirs et en partager les honneurs.

365. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Que sert à l’homme de cultiver son esprit, de composer de beaux ouvrages, d’acquérir une réputation brillante, de goûter les plus doux plaisirs, de gagner tout un monde, s’il perd son âme. […] Tout est borné dans le dramatique ; il n’a que trois objets, les vices des grands, les ridicules des petits, les amusements du plaisir. […] Dans leurs maisons, leurs foyers, leurs parties de plaisirs, ce n’est plus familiarité, c’est dissolution et débauche. […] Tout ce qui se livre à la merci du public se met sur la même ligne ; rien ne rapproche plus que le plaisir du vice. […] Le théâtre, qui réunit tous les plaisirs vicieux, brise nécessairement tous les liens et confond tous les rangs.

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