I’entends les vers reguliers ; car pour les irreguliers, ie ne trouue pas auec bien des gens qu’ils plaisent fort au Theâtre, & ils ne sont agreables que dans vn madrigal ou vne chanson. […] Toutes les Comparaisons ne plaisent pas, & je n’en áporte point icy pour mieux ápuyer ses áuantages Ie diray seulement pour conclusion, que c’est vne belle Ecole & vn noble amusement pour ceux qui la sçauent bien goûter, & que mille gens m’ont áuoüé que le Theâtre leur a apris vne infinité de belles choses qui ont serui à polir leur esprit & à les porter a l’étude de la vertu. […] Il faut ájoûter à ces áuantages qu’il n’y a guere de gens ce qualité qui ne soient bien aises de regaler les Comediens qui leur ont donné quelque lieu d’estime, ils tirent du plaisir de leur conuersation, & sçauent qu’en cela ils plairont au Roy, qui souhaite que l’on les traitte fauorablement. […] Il a sceu l’art de plaire, qui est le grand art, & il a chastié auec tant d’esprit & le vice & l’ignorance, que bien des gens se sont corrigez à la representation de ses ouurages pleins de gayeté ; ce qu’ils n’auroient pas fait ailleurs à vne exhortation rude & serieuse. […] I’aurois pû remarquer qu’en disant des veritez fâcheuses il ne laissoit pas de plaire, qu’en blessant il obligeoit, & que l’on receuoit ses railleries de la méme façon qu’on reçoit les douceurs & les loüanges des autres ; Qu’on côuroit auec chaleur à ses Comedies, & qu’on les donnoit au Public dans le plus grand feu de la guerre du Peloponnese.
Nous nous contentons de cacher à la vue ce que la nature a destiné pour la conservation de notre espece, de peur d’accoutumer nos yeux à des objets qui vus sans cesse plaisent moins. […] Les acteurs ne cherchent qu’à lui plaire, & mendient bassement son suffrage.
Virgile ne glisse que deux mots sur la parure du premier : mais il appuie sur celle de Chlorée qu’il se plaît à décrire avec toute la magnificence dont il est capable. […] Plut.
Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend : afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs, qui sont des personnes du monde, qui en ont les maximes et l’esprit. […] Secondement, si l’on regarde les circonstances qui accompagnent les Comédies, elles sont ordinairement mauvaises, quelque honnête qu’en soit le sujet ; l’on n’y voit que des femmes parées qui ne s’étudient qu’à plaire à ceux aux yeux desquels elles s’exposent, qui dans leurs ajustements, dans leurs gestes, dans leurs actions, dans leurs regards, dans leurs paroles, n’ont rien qui ne blesse la modestie de leur sexe, qui ne respire que la vanité et l’esprit du monde. Si la chaussure de Judith fut capable de ravir les yeux et le cœur d’un homme guerrier, que fera le visage, la taille, la bonne grâce, la danse, le chant d’une femme qui n’a point d’autre dessein que de paraître belle, et de plaire pour attirer plus de monde à la Comédie. […] Cette apparence d’honnêteté, et ce retranchement de choses immodestes qu’on a fait, à ce qu’on prétend, dans la Comédie, la rend plus dangereuse et plus à craindre ; ce retranchement n’étant pas entier et parfait, c’est un artifice du démon de faire jouer quelques Comédies où il n’y ait rien, ce semble, contre les bonnes mœurs, afin d’accoutumer les hommes par le plaisir qu’ils y prennent, à se plaire insensiblement à celles qui sont sales et malhonnêtes : c’est pour lors qu’il faut s’en défier davantage, dans le sentiment de Tertullien Tertull. de spect. cap.
Vous plaisez à Gernance : eh bien, tout est au mieux, L’amour avoit son but quand il forma vos yeux. Que peut-il vous manquer, avec le don de plaire ? […] Je prie pour ce censeur, quel qu’il soit, de vouloir bien me dire s’il a jamais vu rouer quelques corrupteurs des mœurs, & s’il n’a pas rencontré souvent, même en bonne compagnie, de ces prétendus Mentor, qui, faisant profession de mépriser tous les préjugés, & de croire au système dangereux de l’égalité des conditions, ont entraîné de jeunes gens dans des démarches inconsidérées, & même les ont affranchis des remords, en leur persuadant que tout homme est libre d’être heureux comme il lui plaît.