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7. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Ie m’arresteray simplement à la longueur du fonds ou de l’Arene, qui estoit de trente-huit perches sur trente-deux de large : La perche revenoit à nostre toise, & contenoit six pieds. […] Il n’y avoit que quarante degrez, ayant un peu plus d’un pied de hauteur sur deux de largeur. […] La seconde est, une espece de tombeau au milieu du Parterre ou de l’Arene, eslevé en rond, de la hauteur de sept pieds, & de trente de diametre. […] La canne contient huit grandes palmes, & les palmes reviennent à peu pres à nostre pied commun. […] Sa longueur estoit de 40 pieds, l’épine du dos estoit de six pieds de grosseur, & il n’est point dans les Indes de si puissant Elephant qu’il ne surpassat en hauteur.

8. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

après ce sacrifice dont le parfum flattoit l’odorat de la nouvelle Divinité ; elle lui met de sa main charmante, accoutumée à porter tant de sceptres, une couronne de laurier sur la tête, alors tous les violons, violes, violoncelles, flutes, haubois, flageolet, fifres, trompettes, timballes font rétentir les airs, tous se prosterne aux pieds de la statue, & de toute part on s’écrie vive le grand, l’immortel, le divin Voltaire. […] On a beau emboucher la trompette, & entasser des mots qu’Horace dit être d’un pied : Sesquipedalia verba . […] Que Voltaire est humble dans ce moment, il dépose tous ses lauriers aux pieds de la Clairon. […] Ce char étoit tiré par quatre bufles, & étoit surmonté d’une figure de la mort, tenant une faulx à la main, qui fauchoit tout : elle avoit à ses pieds plusieurs sépulchres à demi ouverts, d’où sortoient des corps décharnés, comme dans le tableau du jugement, de Michel Ange. […] Les chevaux étoient caparaçonnés de draps mortuaires, en guise de housse, avec des croix blanches, des ossements & des têtes de morts : chacun avoit au tour de lui des estaffiers à pied, déguisés en revenants, qui portoient d’une main un flambeau, de l’autre un étendart noir, bigarré de même.

9. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Que dans ces circonstances ils croyent donc devoir proposer à la Cour que le Livre en question sera lacéré & brûlé par l’Exécuteur de la Haute Justice, au pied du grand Escalier du Palais ; qu’il sera fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, colporteurs ou autres, de l’imprimer, vendre, colporter ou autrement distribuer, à peine de punition exemplaire. […] Eux retirés ; Examen fait dudit Imprimé, la matiere sur ce mise en délibération : LA COUR, ordonne que le Livre en question sera lacéré & brûlé par l’Exécuteur de la Haute Justice, au pied du grand Escalier du Palais ; fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs ou autres, de l’imprimer, vendre, colporter ou autrement distribuer, à peine de punition exemplaire : ordonne en outre que ledit François-Charles Huerne de la Mothe sera & demeurera rayé du Tableau des Avocats, étant au Creffe de la Cour, en date du neuf Mai dernier ; comme aussi ordonne que le présent Arrêt sera imprimé, lû, publié & affiché par-tout où besoin sera. […] Et le vingt-trois Avril audit en mil sept cent soixante-un, à la levée de la Cour, l’Ecrit mentionné en l’Arrêt ci-dessus, a été lacéré & brûlé dans la Cour du Palais, au pied du grand Escalier d’icelui, par l’Exécuteur de la Haute Justice, en présence de moi Dagobert-Etienne Ysabeau, l’un des trois premiers & principaux Commis servant à la Grand’Chambre, assisté de deux Huissiers de la Cour.

10. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Si je l’eusse suivi pied à pied, c’eût été m’engager dans des longueurs inutiles.

11. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Ciceron dans son Livre de l’Orateur nous apprend l’attention qu’il avoit à placer les pieds qui conviennent au commencement, au milieu, & à la fin d’une Période, & il nous rapporte que cette Phrase, Patris dictum sapiens, temeritas Filii comprobavit, fut, quand il la prononça, extrêmement applaudie, à cause du Dichorée qui la termine. […] Que dirons-nous de cette attention continuelle aux pieds, que Cicéron garde jusque dans ses Lettres, parce que le stile Epistolaire a aussi ses pieds, dit Quintilien, & peut-être sont-ils plus difficiles. […] Saint Augustin met une grande différence entre Rythme, mêtre, & Vers : il veut qu’en prononçant un Vers on fasse un silence, il ne mesure pas le Vers par pieds, mais par tems ; il compare les pieds des Vers aux nôtres, & dit que comme nous ne marchons qu’en levant & abaissant les pieds, de même à chaque pied d’un Vers, il faut élever & abaisser la voix. […] Les Vers Iambes & Saphiques qu’avoit fait Catulle, avec les mêmes pieds, n’ont donc pas les mêmes nombres, les mêmes modes : sentons-nous cette différence ?

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