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59. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Les philosophes du siècle n’ont pu la faire terminer en leur faveur. […] Notre religieux philosophe veut seulement qu’on ait égard à trois choses, qui sont encore plus de bienséance que d’obligation, aux temps, aux lieux, aux personnes. […] C’est ainsi que cet auteur, qui posséde si bien son art, mais que son art n’aveugle point, sçait réunir les intérêts de l’homme de lettres, du philosophe & du chrétien.

60. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Quand même nos prétentions iraient jusque là, elles seraient moins déraisonnables et plus légitimes que celles des prétendus philosophes de nos jours qui veulent détruire la religion, faire fermer ses temples, avilir ses ministres, et qui, s’ils en avaient le pouvoir, les congédieraient et les égorgeraient, comme ils l’ont déjà fait.

61. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

La moyenne région loge les tempêtes : les deux extrêmes des hommes philosophes, et des hommes ruraux, concourent en tranquillité et en bonheur.

62. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Cette révolution religieuse arrive dans un siecle où toutes les religions sont indifferentes, par les mains d’une princesse & d’un prince philosophes, qui se font gloire de leur philosophie. […] Les loix & la justice ne sont pas pour les philosophes, leurs intérêts & leur volonté font toute leur législation. […] Les anglois, ces philosophes par excellence ; au jugement desquels Dieu même est soumis ; les anglois ne sont pas plus sages. […] Shakespear n’en a jamais eu de plus piquant & de plus respectable : ce sont des philosophes.

63. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Un critique bien plus éclairé que vous, un Philosophe qui loin d’être un Cynique sauvage s’est attaché à mériter par ses écrits le titre d’ami des hommes, qui ne veut que les rassembler en Société et non pas les disperser dans les glaces du Canada ou des terres Australes ; cet Auteur respectable dis-je, a trouvé de quoi reprendre dans la pièce de George Dandin : ce n’est ni l’infortune de celui-ci, ni l’heureuse méchanceté de sa femme qu’il a trouvé digne de blâme, c’est le caractère de Sotenville : il craint que par ce rôle on n’ait rendu la noblesse rurale ridicule, et qu’on ne l’ait dégoûtée par-là du séjour sur ses terres. […] Un Philosophe moderneda, tout opposé à votre avis, a blâmé Molière d’avoir fait du Misanthrope un homme de mauvaise humeur non seulement contre les hommes en général, mais encore contre chacun d’eux en particulier. […] Alceste n’est ni enragé ni assez discret, il hait cordialement le genre humain, mais sans s’armer d’un poignard contre le premier venu ou lui marquer comme Timon un figuier pour se pendredb : trop de complaisance dans le Philosophe Hollandais ne laisse plus voir dans son Misanthrope qu’un Spéculateur qui n’envisage rien qu’en général et que rien ne blesse assez dans chaque particulier pour l’engager à lui donner personnellement de bons conseils. […] Souffrez qu’un Misanthrope soit ridicule, et qu’on aime un Philosophe poli, doux, et discret.

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