Je tracerai l’histoire de ses commencemens, de ses progrès, chez un Peuple éclairé, qui finit par l’accueillir avec enthousiasme. […] J’observerai en faveur des Anglais, que ce Peuple si sage semble avoir connu avant nous l’Opéra-Bouffon ; il suffit pour s’en convaincre, de jetter les yeux sur l’Opera du Gueux, La double Métamorphose ; & sur plusieurs de leurs Poèmes-Dramatiques, dans lesquels on rencontre du chant enjoué.
Cet homme, dit-il, que tout le Peuple Romain juge aussi digne de paraître sur la Scène pour ses talents, que d’être assis parmi les Juges pour sa probité. […] Ce même Cicéron étant Consul, reprocha dans une autre occasion au peuple, d’avoir commis une indécence affreuse, en faisant assez de bruit dans le Théâtre pour interrompre un homme tel que Roscius pendant qu’il parlait.
… On y voit des femmes qui ont essuyé toute honte ; qui paroissent hardiment sur un Théâtre devant tout un peuple ; qui ont fait une étude de l’impudence ; qui par leurs regards & par leurs paroles, répandent le poison de l’impudicité dans les yeux, dans les oreilles de tous ceux qui les voient, qui les entendent ; & qui semblent conspirer par tout cet appareil qui les environne, à détruire la chasteré, à deshonnorer la nature, & à se rendre les organes visibles du démon.
Peut-il déployer son génie, comme lorsqu’il s’agit de faire entendre un bruit de guerre, les cris furieux d’une troupe de combattans, les clameurs d’un peuple consternés, ou ses chants d’allégresse ?
La première est la créance commune des peuples, que c’est pécher contre les règles du Christianisme que d’y assister.