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107. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Les Philosophes & les Théologiens du Paganisme, dit un célèbre Auteur(b), voyant la passion que les Peuples avoient pour les Spectacles, donnerent des instructions déguisées, sous l’appas du plaisir. […] La Tragédie a bien plus de force que la Musique, à laquelle le fameux Polybe attribuoit d’avoir adouci les mœurs des Arcadiens, & d’avoir rendu ce Peuple plus religieux envers les Dieux***. […] Il faut que nos Souverains se montrent à leur Peuple ; donnez des spectacles auxquels ils puissent assister sans danger, & où le Sage puisse avouer le Roi. […] Les mœurs des différents Peuples sont comme les mers, qui communiquent toutes ensemble ou par des abîmes souterrains, ou sur la surface de la Terre, par des lacs, des détroits, & des fleuves.

108. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

L’armée égyptienne environne les Hébreux au bord de la mer Rouge : Moïse, étendant la main, écarte les eaux, qui s’élèvent de chaque côté comme un mur de cristal : le peuple de Dieu rencontre, au milieu des ondes, un chemin solide. […] Le peuple, cessant d’être fidèle, devint l’esclave des Philistins ; les enfants de Loth, établis aux environs de la mer Morte, accourent en foule pour enlever ses moissons et pour faire ses vendanges : à peine rentre-t-il dans le devoir, Dieu suscite des juges qui le délivrent de l’oppression. […] Ces hommes, remplis de l’esprit de Dieu, et dévorés par le zèle, ne cessent d’exhorter le peuple indocile, de le menacer de la part du Très-Haut, qui fait venir enfin contre lui toutes les forces de l’Assyrie et de la Chaldée. […] [NDE] Toute la fin de ce chapitre est pris de Joseph-Romain Joly, Conferences pour servir à l’instruction du peuple, Paris, 1768, vol. 3, p. 197-207.

109. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Tout à coup le peuple pousse un grand cri. […] Son discours et son autorité furent si efficaces, que le Sénat fit enlever tous les sièges que l’on avait préparés pour voir le spectacle : « Hujus verbis commota senatoria providentia, etiam subsellia quibus in spectaculo civitas uti cœperat, prohiberet apponi. » Avec quel zèle eût-il totalement aboli ces jeux, si éclairé des lumières de la foi, il eût connu combien étaient méprisables les dieux que le peuple croyait honorer par ces fêtes ! […] » Qu’à la bonne heure elle se joue d’un scélérat de la lie du peuple ; mais qui peut souffrir qu’on s’en prenne à ce qu’il y a de plus distingué, un Périclès, un Caton ! […] Que d’abondantes richesses fournissent à nos profusions, en nous mettant en état d’opprimer les pauvres et les faire servir à notre faste ; que le peuple applaudisse, non aux Magistrats qui cherchent ses intérêts, mais à ceux qui font de la dépense, et lui donnent des fêtes. […] Peuple célèbre, enfants des Régulus, des Scipion, des Fabius, éveillez-vous, voici le jour de la vérité, soupirez après la céleste patrie, où vous régnerez bien plus glorieusement que dans la capitale du monde.

110. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

La destinée des Princes & des Princesses des coulisses, est une affaire aussi chaude à Paris, que l’unité des Parlemens à Londres, où le théatre est fréquenté par un peuple immense, de tous les Etats, & n’est fait que pour divertir, & c’est son vrai point de vue. […] Le peuple en France n’est point soumis aux juges ordinaires de la police, & a ses loix & ses juges. […] On a vu trois fois renouveller cette burlesque cérémonie, dont le ridicule avoit pour objet de confirmer le peuple dans leur aversion pour l’Eglise Romaine. […] Chez un peuple poli, les mœurs font les plaisirs. Chez un peuple poli, les plaisirs font les mœurs.

111. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Convient-il, Mes très-chers Frères, d’étaler sur des théâtres un attirail de vanité; d’y jouer des Scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjoncturesh où chaque citoyen doit prier pour son Prince j ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute-puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes ; et touchék d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière Prières ordonnées partout., et fait passer de son cœur royal dans celui de tous ses Sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple. […] Vous croyez peut-être, Mes Très-chers Frères, qu’il est bon d’amuser et d’étourdir, pour ainsi dire, les craintes et les inquiétudes des peuples, et de leur mettre à la place de tant de tristes objets qui les environnent, des idées qui les divertissent.

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