On trouve bien tôt la fin Des jours de réjouissances ; L’on a beau chasser le chagrin, Il revient plutôt qu’on ne pense.
Je ne le pense pas, quoique l’inhumanité n’ait malheureusement que des branches trop étendues : mais je crois, avec l’Auteur des Réflexions sur la Poésie & la Peinture, que le plaisir dont il s’agit ici, est l’effet de l’attrait de l’émotion qui nous fait courir par instinct après les objets capables d’exciter nos passions, quoique ces objets fassent sur nous des impressions fâcheuses.
Puisque donc les Empereurs ont si absolument défendu toute sorte de jeux, de divertissements séculiers, et de plaisirs sensuels, afin que le peuple fidèle sanctifiât les Fêtes, et vaquât de tout son cœur aux choses de Dieu ; ce serait faire injure à l’autorité Sacerdotale, et à la puissance Ecclésiastique de penser que des saints Evêques eussent été moins exacts qu’eux dans leurs Ordonnances sur ce sujet, principalement puisque nous voyons qu’ils ne parlent jamais dans leurs écrits des jeux et des spectacles, qu’avec horreur et avec exécration.
On ne pensait pas différemment dans l’Eglise de Carthage.
D’ailleurs je ne me borne pas à la morale, je sais que l’Evangile a depuis longtemps prononcé, je ne pense pas qu’il rétracte jamais ses arrêts : l’état du théâtre, la vie que mènent les acteurs, les auteurs, les amateurs, ne les fera pas si tôt rétracter ; écoute-t-on l’Evangile ?