Le mal, le danger est dans la pensée intime, qui représente tous les crimes comme des faiblesses presque pardonnables, presque louables, et dont on a soin de doter généreusement le héros ou l’héroïne.
Ne permettez pas qu’une destructive frivolité abolisse dans nos villes, dans les campagnes qui les environnent, ces retraites champêtres et solitaires où par des promenades et des divertissemens honnêtes se nourrit l’esprit de société et d’amitié, où la pensée trouve un asyle ; où l’homme se repose de ses travaux ; se remet de l’étourdissement des affaires, se détrompe des illusions essuyées dans le commerce du monde22 ; où l’air infecté et réellement létifère des spectacles23 est remplacé par un air bien-faisant, travaillé des mains de la nature ; où au lieu des émanations morbifiques de toute espèce concentrées dans un espace étroit24, on ne respire que le parfum des plantes salutaires.
& la vertu souffre-t-elle qu’on se livre volontairement & sans nécessité à la pensée du crime ?
Non, non, la morale & l’intrigue théatrale n’autoriseront jamais à souiller l’imagination par de mauvaises pensées, le cœur par le plaisir du péché, ni à en courir volontairement le risque, parce qu’Arlequin à la derniere scene doit prendre Marinette pour sa moitié.
un regard, une parole, une pensée, un désir ?