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19. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Pour savoir la pensée de saint Augustin sur ce sujet, il ne faut que lire ce qu’il en a écrit sur le Psaume 91. […] Votre corps est si leste qu’il vous mettrait au hasard de la laisser tomber : C’est à vous de vous pourvoir, j'ai un autre gendre dans ma pensée. […] Quand d’autres nous assurent que c’est un reste d’idolâtrie, ils ne sont pas dans la pensée que les Danses ne soient mauvaises qu’à cause qu’elles nous mettent dans l’occasion d’offenser Dieu. […] mais quoique les actions indécentes en soient bannies, les pensées qui sont les premières semences de tous nos désordres, les complaisances intérieures qui achèvent les péchés du cœur, se peuvent-elles toutes empêcher ? […] Le moindre qu’on en doit craindre : C’est premièrement, la perte de la piété ; car ces beaux songes les éloignent extrêmement de la pensée de Dieu, et ces Palais enchantés ont plus de charmes pour eux que les Eglises.

20. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

C’est là où sont toutes leurs pensées, leurs désirs, et leurs affections ; parce que c’est là qu’est leur trésor. […] Evêques qui ont approuvé le Rituel d’Alet, sont par conséquent dans cette maxime, qui y est contenue : qu’il faut ou différer, ou refuser entièrement l’absolution à la plupart de ceux qui vont à la Comédie, à cause du péril évident d’offenser Dieu, et par mauvais désirs, pensées sales, regards lascifs, etc. auxquels ils s’exposent. […] Est-ce donc que vous êtes aussi insensibles que le marbre, et aussi dur que le fer ; Vous vous allez jeter au milieu d’un feu, et vous vous flattez de cette ridicule pensée, que vous en pourrez souffrir les ardeurs, sans qu’ils fassent la moindre impression sur vous ? […] Mes yeux, dit-il, jettent des torrents de larmes ; parce que, mon Dieu, je n’ai pas observé votre sainte Loi : « Exitus aquarum deduxerunt oculi mei ; quia non custodierunt legem tuam. » Au lieu donc de rire, ou de prendre plaisir à voir rire les autres, un véritable Pénitent n’est continuellement occupé que de la pensée de son malheur, et de la vue des peines qui lui sont préparées. […] Ce furent eux, sans doute, dit saint Augustin, qui inspirèrent cette pensée aux Romains, afin de faire succéder à une peste qui faisait seulement mourir les corps, une corruption bien plus pernicieuse aux bonnes mœurs, et qui allait à tuer les âmes.

21. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Pour le langage, les pensées, les bons mots, les quolibets, les sottises, les obscénités, jusqu'aux jurements, aux imprécations et aux vilains mots que la populace enchâsse à tout propos dans ses discours, il n'est guère de genre de démence dont le théatre ne s'embellisse. […]  » On comprend que toute action, toute affection, toute pensée inutile, sont enveloppées dans la même condamnation. La parole n'est que l'expression de la pensée, elle est moins considérable que l'action. […] ), le mot obscène vient de scène, obscenum à scena, parce qu'on ne peut mieux exprimer qu'une parole, une pensée, une action est vilaine, qu'en disant que c'est une parole, une pensée, une action de théâtre, turpiloquium.

22. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Peu de temps après, par la même raison et toujours dans le même dessein, je mis au jour mes Pensées sur la Déclamation c, et quelqu’autre brochure ; mais tout ce que j’y dis, pour annoncer mon projet de Réformation, y est enveloppé avec tant de réserve, que personne n’a découvert mon intention : je ne pouvais pas me plaindre de n’avoir pas été entendu, puisque je ne m’étais pas expliqué assez clairement. […] [NDE] Louis Riccoboni, Pensées sur la Déclamation, Paris, Briasson, 1738.

23. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

(Messieurs, crainte que vous ne me soupçonniez d’exagérer la pensée du S. […] Et que cette pensée ne vous paroisse point outrée. […] dans les sentiments, dans les pensées d’un auteur tout profane que la passion seul inspire, on puise plus de leçons de vertu que dans cette parole que vous nous mettez à la bouche, que dans les sentiments & les pensées des Peres, que dans notre Evangile ! […] On n’a pas le moindre scrupule sur les pensées ; les soupirs ne se comptent pour rien. […] Regardez, Chrétiens, le cours précipité des siecles, les temps qui s’écoulent ; réveillez-vous à la pensée du Royaume de Dieu, il approche.

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