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89. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Il faudrait insérer ici une partie des décrets des Conciles tenus en France après le Concile de Trente, Si je voulais rapporter tout ce qui regarde la condamnation du Théâtre, et des spectacles, dans les jours que l'Eglise ordonne de sanctifier, sans parler des anciens Canons, ni des décisions des Pères. […] Le carême, et tout le temps du jeûne étant consacré à la Prière, aux larmes, à la componction, à la tristesse, et à la crainte salutaire qui nous mène au salut, et aux joies éternelles par la privation des fausses joies de ce siècle, les Conciles, et les Pères ont toujours insisté sur cette maxime, qu'il en fallait exclure les spectacles quand même ils seraient innocents.

90. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Les saints Pères la condamnent dans leurs écrits ; ils la regardent comme un reste du paganisme et comme une Ecole d’impureté. […] Il est donc impossible de justifier la Comédie sans vouloir condamner l’Eglise, les saints Pères, les plus saints Prélats ; mais il ne l’est pas moins de justifier ceux qui par leur assistance à ces spectacles non seulement prennent part au mal qui s’y fait, mais contribuent en même temps à retenir ces malheureux ministres de Satan dans une profession, qui les séparant des Sacrements de l’Eglise, les met dans un état perpétuel de péché et hors de salut s’ils ne l’abandonnent.

91. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Une circonstance contribua durant quelque temps à faire subsister dans sa première vivacité, le goût du Magistrat ; c’est que sa jeune épouse était obligée de rester auprès d’un père infirme & malade, qui l’avait priée de ne pas le quitter, qu’elle ne lui eût fermé les yeux. […] Mais au-lieu de s’abandonner aux plaintes, aux reproches, cette jeune personne sans expérience, supporta patiemment son malheur ; elle eut même le courage de cacher à son père le chagrin qui la dévorait. […] Son père ayant paru surpris de ses absences, elle se crut obligée de prévenir ses soupçons, & de lui faire entendre, pour ne pas compromettre son époux, qu’elle ne pouvait résister à l’envie de voir ce dernier ; mais qu’elle ne voulait que son père pour confident de cette espèce de faiblesse ; elle donna de bonnes raisons au Vieillard pour l’engager à lui garder le secret.

92. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Vous ne manqueriez pas encore de vous écrier, que je ne me connais point en Auteurs, « que je confonds les Chamillardes avec les Visionnaires  » : et que je prends des hommes fort communs pour de grands hommes ; aussi ne prétendez pas que je vous donne cet avantage sur moi ; j’aime mieux croire sur votre parole que vous ne savez pas les Pères, et que vous n’êtes tout au plus que les très humbles serviteurs de l’Auteur des Imaginaires. […] Il voudra qu’il lui soit permis de rire quelquefois, quand ce ne serait que d’un Jésuite, il vous prouvera comme ont fait vos amis que la raillerie est permise, que les Pères ont ri, que Dieu même a railléi. […] Pour les Pères, c’est à vous de nous les citer, c’est à vous, ou à vos amis de nous convaincre par une foule de passages que l’Église nous interdit absolument la Comédie en l’état qu’elle est, alors nous cesserons d’y aller, et nous attendrons patiemment que le temps vienne de mettre les Jésuites sur le théâtre. […] Non, Messieurs, je sais combien ce Cordelier est décrié parmi vous ; on se plaignait encore en ce temps-là d’un Capucin, et ce sont des Capucins qui ont bu le cidre, il se peut faire que celui qui m’a conté cette aventure, et qui y était présent, n’a pas retenu exactement le nom du Père dont on se plaignait, mais cela ne fait pas que le reste ne soit véritable, et pourquoi le nier ?

93. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Quinault, le père de la poésie lyrique, s’est repenti, tard à la vérité, mais bien sincèrement, d’un talent trop facile et trop heureux. […] Les amusements qu’il a condamnés d’après les canons, les lois, les saints Pères, et même les auteurs profanes, ne sont-ils pas en effet très condamnables ?

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