Dacier & l’Abbé d’Aubignac soutiennent cette opinion de laquelle résulteraient de grandes beautés, si elle était adoptée.
Les mêmes esprits qui bouleverseraient un Etat pour établir une opinion souvent absurde, anathématisent les plaisirs innocents, nécessaires à une grande ville, et des Arts qui contribuent à la splendeur d’une nation : l’abolition des Spectacles serait une idée plus digne du siècle d’Attila, que du siècle de Louis XIV.
Voilà, si je ne me trompe, ce qu’on peut dire de plus fort pour réfuter mon opinion : examinons si cette objection est aussi solide que spécieuse. […] Ceci pourra paroître singulier à la plupart de ceux qui sont accoutumés à regarder la Comédie comme un Spectacle de pur amusement ; mais je les prie de mettre à part les préjugés que l’habitude leur a fait contracter, & d’examiner quelques Comédies d’après les principes constitutifs de son essence, j’espere après cela, que la plupart de mes lecteurs trouveront mon opinion moins extraordinaire.
(Quand je dis ridicule, j’entends un ridicule d’opinion, & nullement un ridicule essentiel.) […] J’avois dessein d’examiner encore quelques autres Auteurs comiques ; mais je pense que l’examen du Tartuffe a donné à mon opinion toute la certitude dont elle est susceptible.
Au reste, ce ne sont ici que des opinions particulières, qui ne tirent point à conséquence, & qui importent fort peu au Poète qui veut s’instruire des règles du Drame. […] Mais je ne crois pas que cette opinion soit recevable : l’intrigue peut aussi-bien contenir deux & trois Actes qu’un seul.