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4. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Les François parurent avoir oublié qu’ils étoient des êtres pensans, obligés de cultiver leur raison, & de s’occuper de choses sensées, pour s’abandonner entiérement à de vaines imaginations, & à tout ce qui caractérise l’enfance. […] Dans les momens où ils paroîtront le plus occupés des fadaises que l’on débite, ils étudieront secretement les mœurs & les caracteres des principaux Acteurs, & mettront à profit, pour leur raison, des momens qu’ils regardoient comme absolument vuides. […] A considérer la légereté & la futilité des Ecrits qui occupent quelquefois l’attention publique, ne pourroit-on pas demander, avec autant de raison, depuis quand les hommes, parmi nous, ont cessé d’écrire ? […] Pour donner au génie François toute l’activité dont il est susceptible, & pour lui faire enfanter des productions pareilles à celles d’Athenes & de Rome, il ne faudroit que le plier de bonne heure à la réflexion, l’occuper d’études solides, & lui inspirer, s’il étoit possible, le même degré d’intérêt qui conduisoit la plume des anciens Ecrivains. Fixez le goût du Public sur des objets vraiment intéressans, & tout rentrera dans l’ordre : bientôt nos Ecrivains, jaloux d’occuper l’attention publique, changeront de batterie, & chercheront à se surpasser mutuellement, non plus par la légereté & les graces, du style, mais par la profondeur & la vérité de leurs recherches.

5. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Si dans les derniers momens qui ont précédé le Spectacle, il s’est occupé d’autres choses que de son rôle ; il lui faudra de grands efforts pour se mettre dans la situation qu’il exige. […] L’Acteur se rappelleroit la marche générale de la Pièce ; mettroit ses sens en haleine, & loin de parroître sortir de la gayeté tumultueuse des foyers, il sembleroit affecté des mêmes soins, des mêmes vûes, dont les personnages étoient eux-mêmes occupés pendant l’action. […] Disons plus ; si le spectateur a lieu de soupçonner que ce que dit l’Acteur, ne s’accorde pas avec sa conduite ; cette dissonance lui fait aussitôt oublier le personnage, pour ne s’occuper que du Comédien. […] Sinon, pour que les connoissant moins, on s’occupe uniquement de ceux qu’ils représentent.

6. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« sex enim diebus fecit Dominus cœlum et terram, et mare, et omnia quæ in eis sunt ; et requievit in die septime : idcirco benedixit Dominus diei sabbati, et sanctificavit eum. » Nous devons donc en ces jours nous séparer des occupations temporelles, et qui regardent le Siècle ; pour nous occuper en Dieu, et aux choses spirituelles ; et c’est ce qu’on appelle sanctifier les Fêtes. […] Le Pape Nicolas premier répondant aux Bulgares, marque distinctement les exercices, auxquels doivent s’occuper les fidèles en ces saints jours, dont nous parlons. […] Il ne faut pas omettre ces paroles excellentes du Concile de Fréjus : « Il faut, dit-il, s’abstenir les jours des Fêtes de toute sorte de péché, et de toute sorte d’œuvre sensuelle, ou terrestre ; et ne s’occuper à autre chose en ce saint temps, qu’aux exercices de l’Oraison, et à se rendre fidèlement aux assemblées qui se font dans les Eglises pour les Offices, avec une parfaite ferveur d’esprit Conc. […] a jugé que ceux qui dansent les jours des Fêtes violent le précepte qui nous oblige de les sanctifier ; et qu’ils pèchent même plus grièvement que s’ils étaient occupés à quelque travail mécanique, et à quelque autre œuvre servile, suivant cette parole de saint Grégoire, « C’est une chose plus tolérable de fouir la terre, ou de labourer un jour de Dimanche, que de danser. » Gregorius .

7. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Il faut bien, dit-on, prendre un peu de récréation, les Dimanches & les Fêtes, quand on a travaillé & qu’on s’est occupé pendant toute la semaine. […] Il est inutile de dire qu’on ne danse qu’après les divins offices ; tout le jour est également saint, & s’il n’est pas permis de faire des œuvres serviles après la célébration de l’office divin, par la seule raison que le travail empêche qu’on ne s’occupe des choses spirituelles ; à plus forte raison ne doit-on pas s’occuper aux chansons profanes & aux danses, puisque elles sont infiniment plus capables de faire oublier Dieu & les choses spirituelles, que le travail même le plus pénible. […] , que ce seroit un moindre péché de travailler un jour de Fête, que de s’occuper à ces sortes de danses, où régne toujours un libertinage certain. […] Vous avez desobéi à vos supérieurs ; vous avez perdu l’instruction & le service divin ; vous avez couru la nuit pendant que tant de saintes ames étoient occupées à prier ou à chanter les louanges de Dieu.

8. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Il n’est pas possible d’être toujours occupé. […] En effet, Alype ferma constamment les yeux pendant le spectacle, et au lieu d’y prendre aucune part, il ne s’occupa que de ses réflexions. […] Cette réflexion m’occupe et m’absorbe toute entière pendant le spectacle.

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