/ 370
89. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

L’occasion de ce travail fut la Lettre à M. d’Alembert sur les Spectacles ; mais n’ayant pu commodément l’y faire entrer, je le mis à part pour être employé ailleurs, ou tout-à-fait supprimé. […] Dans ces siecles grossiers, où le poids de l’ignorance commençoit à se faire sentir, où le besoin & l’avidité de sçavoir concouroient à rendre utile & respectable tout homme un peu plus instruit que les autres, si ceux-ci eussent été aussi sçavans qu’ils sembloient l’être, s’ils avoient eu toutes les qualités qu’ils faisoient briller avec tant de pompe, ils eussent passé pour des prodiges ; ils auroient été recherchés de tous ; chacun se seroit empressé pour les avoir, les posséder, les retenir chez soi ; & ceux qui n’auroient pu les fixer avec eux, les auroient plutôt suivis par toute la terre, que de perdre une occasion si rare de s’instruire & de devenir des Héros pareils à ceux qu’on leur faisoit admirer*. […] Cette habitude de soumettre à leurs passions les gens qu’on nous fait aimer, altère & change tellement nos jugemens sur les choses louables, que nous nous accoutumons à honorer la foiblesse d’ame sous le nom de sensibilité, & à traiter d’hommes durs & sans sentimens ceux en qui la sévérité du devoir l’emporte, en toute occasion, sur les affections naturelles. […] Qui est-ce qui ne s’appropriera pas dans l’occasion ces mouvemens auxquels il se prête si volontiers ?

90. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il en est d’autres, non moins importantes pour sa gloire & pour notre bonheur, que vous verrez dans les occasions se développer également. […] Ce fut donc à l’occasion d’une pareille Alliance que l’Opéra Hercole amante fut représenté à la Cour en 1660. […] Rousseau ne s’est pas ému à l’occasion de toutes les Critiques de sa Lettre contre les Spectacles. […] Sa Lettre Circulaire du 12 Décembre 1769, à tous les Evêques, à l’occasion de son élévation sur le Saint Siege, donna les plus grandes espérances sur son gouvernement. […] Rousseau a aussi eu pour contradicteur un Ministre de l’Eglise Romaine, M. l’Abbé Irail, dont nous aurons occasion de parler.

91. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Si Dieu ordonne aux Juges par la bouche du même Prophète de prendre le parti des pauvres, contre l’oppression des méchants, et si pour leur infidélité à cet ordre, il dit, que « les fondements de la terre sont ébranlés », c’est-à-dire, les Provinces et les Royaumes dans le trouble et le renversement, par l’occasion que leur faiblesse ou leur lâcheté donne à l’insolence, aux vols, aux pillages, et aux meurtres, appuyés sur l’espérance de l’impunité ; que leur dira-t-il, s’il se trouve que non seulement ils aient été l’occasion de la perte des âmes, mais qu’ils y aient actuellement contribué, comme en effet ils y contribuent, puisque c’est par leur ordre que les Théâtres sont dressés, que ceux qui corrompent les mœurs, y paraissent effrontément, et que Dieu y est outragé publiquement et impunément : qui pourra, je vous prie, mettre à couvert les Juges de si grands maux, vu que c’est leur criminelle tolérance qui en est la source ?

92. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

M. de Rochechouart, Evêque d’Arras, voulut y joindre sa voix, & dans un mandement donné en 1696, à l’occasion du Jubilé. […] Bourdaloue pour sçavoir que le cœur de l’homme est foible, que l’exemple séduit, que l’occasion entraîne, que le plaisir empoisonne, que l’oisiveté perd, que la frivolité dissipe, que Dieu est oublié, les devoirs négligés, que les graces, la dévotion, le recueillement, la charité s’évanouissent dans ce labyrinthe de volupté & de malignité ? […] On parloit, on prêchoit en général sur les jeux & les divertissemens ; on recommandoit la modération, on faisoit craindre les excès & l’occasion du vice, on défendoit aux enfans, aux domestiques d’y aller perdre leur tems ; mais on se contentoit de les mépriser, sans daigner établir ou combattre leur légitimité. […] Dans un danger involontaire, dans une occasion qu’on ne peut éviter, on peut compter sur la grace de Dieu, & se promettre la victoire. On pourroit l’espérer sur des objets dont les attraits font médiocres ; mais s’exposer volontairement sans nécessité, contre la défense de l’Eglise, aux occasions prochaines, aux plus vives sensations, aux objets les plus séduisants, s’y croire en sureté, s’y dire innocent, ce sont des paradoxes que la morale la plus relâchée n’adoptera jamais.

93. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Mais avant que d’en découvrir le mystère, il faut vous en faire rougir s’il y a moyen, en vous faisant voir combien ce silence est injuste, et combien il est contraire à la piété et aux sentiments que les véritables Chrétiens ont toujours fait paraître en de semblables occasions.

/ 370