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27. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Thomas en convient dans sa réponse, pourvu qu’ils ne fassent ni ne disent rien d’indécent, qu’ils fassent d’ailleurs de bonnes œuvres, remplissent tous leurs devoirs, & observent toutes les circonstances des temps & des lieux. […] Aucune de ces règles n’y est observée, & si on s’y enveloppe d’un voile de politesse & de décence, ce n’est que pour les violer impunément, & plus dangereusement que si on les transgressoit grossierement. […] Qu’on réunisse toutes ces conditions, qu’il n’y ait rien de mauvais, d’indécent ou de dangereux, jamais d’excès ni dans la chose ni dans l’affection qu’on y a ; que la gravité chrétienne la modestie, la piété s’y conservent ; qu’on ne se le permette que comme un besoin, un soulagement à la foiblesse humaine ; qu’on se traite comme les enfans, à qui on permet des récréations, mais sans excès, sans danger, sans indécence ; qu’on n’y souffre rien que de convenable aux temps, aux lieux, aux caractères des personnes, aux jours de fête & de pénitence, & on verra que si ce Saint paroît, dans la spéculation d’une abstraction métaphysique, avoir quelque légère indulgence pour le spectacle en général dans sa nature, personne n’en est en effet un censeur plus sévère dans la réalité & la pratique, où jamais ne sont ni ne peuvent être observées les sages loix qu’il a prescrites. […] Il passe de là aux spectacles ; il condamne absolument les pantomimes, comme indécens, mimorum exercitia, les tournois, les combats de taureaux, comme cruels, torneamenta, & distingue deux sortes d’histrionats, l’histrionat honnête, de la maniere & avec les conditions que nous venons d’expliquer, & l’histrionat malhonnête, qui ne les observe pas, & dont les profits, dit-il, comme celui des Courtisannes, est un gain honteux, turpe lucrum, quoiqu’il n’y ait pas une obligation rigoureuse & de justice à la restitution.

28. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Il faut observer encore une chose qui n’est pas moins éssentielle ; c’est que les personnages d’un Drame ne doivent jamais se démentir. […] Tout ce que je viens de dire au sujet de ce qu’il faut observer dans la manière de dépeindre un personnage, regarde autant les Poètes de l’Opéra-Bouffon que les Auteurs des divers Théâtres.

29. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il faut observer ici qu’ils ont toujours eu dans l’imagination, qu’en ce qui est de leurs Tragédies et de leurs Tragi-comédies, elles sont d’un style fort honnête, et que personne n’y peut trouver à reprendre. […] Comme cela se trouve souvent dans les Histoires, cela doit être observé de même dans les Comédies, et par ce moyen elles pourront être reçues.

30. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Il suit à la lettre le précepte d’Aristote qui dit ; « La seconde chose qu’il y a à observer dans les mœurs, c’est qu’elles soient convenables7. » Les passions des Héros de la Tragédie ont une certaine convenance ensemble ; elles se rapportent également au Prince & à son Confident.

31. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

On divise la Comédie en ancienne, moyenne & nouvelle, moins par ses âges, que par les différentes modifications qu’on y observa successivement dans la peinture des mœurs. […] Les révolutions que la Comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des Peuples & dans la forme des Gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des Chefs, étant l’objet principal de l’envie, & de la censure dans un Etat démocratique, le Peuple d’Athènes, toujours inquiet & mécontent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernement ; les prévarications des Magistrats, les fautes des Généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre & séduire. […] Telle est la source du Comique Anglais, d’ailleurs plus simple, plus naturel, plus philosophique que les deux autres, & dans le quel la vraisemblance est rigoureusement observée, aux dépens même de la pudeur.

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