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57. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Il fut accueilli, dans ses premiers succès, par le prince de Conti, qui lui donna des appointements, et pensionna sa nouvelle troupe ; mais ce seigneur comprit depuis le danger de la comédie, et, pour réparer en quelque sorte la faute d’avoir donné asile au plus grand comédien, il se crut obligé d’écrire contre le théâtre.

58. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Il faudroit un public composé de Souverains, pour tirer quelque utilité d’un poëme qui ne seroit fondé que sur les situations prises dans les intérêts de l’État ; encore en faudroit-il de nouveaux à tous les changemens de circonstances, pour en pouvoir recueillir quelque fruit : chaque mutation exigeroit une production nouvelle : la leçon du jour ne seroit plus celle du lendemain : les évenemens ne sont jamais les mêmes ; mais la vertu ne change point, & son influence sur les mœurs est invariable. Vous accusez les Auteurs de concourir à l’envi, pour l’utilité publique, à donner une nouvelle énergie, un nouveau coloris à l’amour . […] Mais comme ces deux extrémités n’existent point, & que telle est la nature de l’homme, que les mœurs soient mélangées, un art qui tend à les perfectionner, prête une nouvelle force aux loix, & facilite par consequent les opérations du gouvernement. […] Je lui représentai l’absurdité de son systême, en lui faisant comprendre l’impossibilité de donner des entraves à l’opinion : il me crut, & fit grace au public, en lui épargnant la lecture de deux gros volumes qui contenoient le plan raisonné de cette nouvelle institution : ils ne verront point le jour, à moins qu’on n’imprime les Projets posthumes de feu Monsieur l’Abbé de S. […] Si jamais il vous prend fantaisie de créer une nouvelle Republique, à l’imitation de Platon, admettez-y les histrions de place, les saltinbanques ; protegez, encouragez les tavernes, plaisirs selon vous bien supérieurs aux spectacles, & dont vous celebrez l’innocence ; que ces amusemens exquis fassent les délices de votre colonie, il est beau d’être le fondateur d’une nouvelle secte de Philosophie, & le législateur d’un peuple heureux : dispensez-vous seulement de proposer à vos nouveaux habitans, comme le modele parfait d’un divertissement public, cette danse où les vieillards, les hommes faits, & les enfans, accompagnoient leurs sauts de cette chanson que vous avez traduite de Plutarque, & que je vous rappelle ici : Nous avons été jadis jeunes vaillans & hardis ; nous le sommes maintenant à l’épreuve à tout venant ; & nous bientôt le serons, qui tous vous surpasserons.

59. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Le Clergé Quercinois ne vouloit pas de la nouvelle liturgie, il a été vingt ans à disputer le terrein. […] Le nouvel Evêque n’y prend aucun intérêt ; on a gagné une douzaine de Chanoines, on fait réciter le Breviaire au Seminaire, personne ne recevoit des Ordres, ni des Bénéfices, qu’il ne s’enrolât dans la nouvelle liturgie. […] Les couleurs des ornemens étoient encore différentes : le Curé étoit habillé de rouge, le Diacre de verd, à la nouvelle mode. […] On craignoit d’abord que le Chapitre & le Sénéchal, jaloux de l’honneur de leur configre, ne fissent quelque mouvement, quelque apologie, quelque réclamation, & ne donnassent une nouvelle scéne, qui, sans justifier ni l’Abbé ni les Dames, n’auroit servi qu’à apprendre & à accréditer les chansons & l’arrêt ; mais le Chapitre & le Sénéchal qui venoient de prendre les leçons de Thatie, ont baisé humblement la belle main qui les frappoit.

60. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Les Directeurs de l’Opéra & les Comédiens François, fâchés de perdre cette semaine, se sont avisés de solliciter à la Cour la même faveur ; mais le Roi, loin de répondre favorablement à leur requête, vient de donner une nouvelle preuve de son zèle pour la Religion, & sur-tout dans ce saint temps, en interdisant, même aux Comédiens Italiens, toute représentation pendant ladite semaine. […] Cette défense n’est pas nouvelle ; un Capitulaire rapporté par M. 

61. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Il fit plus, il établit en France une nouvelle espèce de spectacle jusqu’alors inconnu, l’Opéra. […] Le premier opéra représenté devant le Roi, fut une pièce Italienne intitulée, la Forta dela finta parla ; deux ans après il en fit donner une nouvelle sous le nom d’Orfiò et Euridice. […] Cette nouvelle réprimande renouvela l’inquiétude de la Reine.

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